
Cinq recours ont été déposés devant le Conseil constitutionnel camerounais, suite à l’élection présidentielle du 12 octobre. Cette élection voit le président Paul Biya, âgé de 92 ans, tenter d’obtenir un huitième mandat, malgré les critiques d’un système jugé « verrouillé » après quarante-trois ans au pouvoir. Les résultats officiels de ce scrutin sont attendus d’ici une dizaine de jours.
Les requérants demandent notamment l’annulation du scrutin pour des allégations de fraude électorale. Étonnamment, Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre et candidat revendiquant la victoire, n’a pas déposé de recours. Son équipe de campagne a justifié cette décision en affirmant que le Conseil constitutionnel s’appuie sur des procès-verbaux entachés d’« irrégularités », et qu’ils refusaient de s’engager dans une démarche « tronquée ». Ils prévoient de publier en ligne les procès-verbaux prouvant la victoire de M. Tchiroma Bakary.
Des tensions ont éclaté après le vote. Des vidéos montrent des affrontements entre les partisans d’Issa Tchiroma Bakary et les forces de l’ordre à Bafoussam et à Douala. Quatorze personnes ont été arrêtées dans la capitale économique. Des incendies ont également été signalés autour de l’antenne de la commission électorale à Dschang, dans l’ouest du pays.
En vertu du code électoral, les personnes ayant déposé un recours pourront être auditionnées ou invitées à produire des preuves. Lors de la dernière élection présidentielle en 2018, l’ensemble des recours avaient été rejetés. Le politologue Brice Molo estime que les institutions reconnaîtront Paul Biya vainqueur, les membres du Conseil constitutionnel étant considérés comme proches du président. Pour rappel, la candidature de Maurice Kamto, arrivé deuxième en 2018, avait été rejetée en août dernier par le Conseil constitutionnel.






