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Suite au cambriolage du Louvre, une réunion de crise a rassemblé les ministres de l'Intérieur et de la Culture pour analyser les failles de sécurité. Le musée, qui déplore le vol de joyaux inestimables, met en lumière des lacunes en matière de vidéosurveillance et d'effectifs, suscitant des interrogations sur la protection des biens culturels français.

Au lendemain du spectaculaire cambriolage du Musée du Louvre, une réunion de crise s’est tenue lundi matin. Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, et la ministre de la Culture, Rachida Dati, ont rencontré les responsables des services de police pour évaluer les dysfonctionnements et identifier les lacunes sécuritaires.

Suite à cette entrevue, il a été décidé d’envoyer une instruction aux préfets. L’objectif est d’examiner les dispositifs de sécurité déjà en place autour des établissements culturels et, si nécessaire, de renforcer les mesures existantes.

Gérald Darmanin, ministre de la Justice, avait préalablement souligné les manquements des autorités, estimant que l’échec à prévenir le vol projetait une image « très négative de la France ». Il a mis en exergue la facilité avec laquelle les malfaiteurs ont utilisé un monte-charge pour s’emparer de joyaux d’une valeur inestimable, déplorant l’image déplorable renvoyée par cet événement.

Le Louvre est resté fermé pour le deuxième jour consécutif, après que quatre malfaiteurs ont dérobé huit « joyaux de la couronne de France ». Ce vol a eu lieu dimanche matin, peu après l’ouverture du musée, ciblant des bijoux du XIXe siècle, dont le collier de saphirs de la reine Marie-Amélie et le diadème de l’impératrice Eugénie, tous d’une « valeur patrimoniale inestimable ».

Laurent Nuñez a précisé sur LCI que les malfaiteurs avaient agi avec une grande rapidité, déjouant la vigilance policière malgré le bon fonctionnement des alarmes. Les quatre individus sont toujours en fuite. Le ministre redoute que les bijoux, difficiles à écouler, soient démontés pour la revente des pierres précieuses.

Une soixantaine d’enquêteurs de la brigade de répression du banditisme et de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels sont mobilisés sur cette affaire.

La Cour des comptes a révélé que les salles des collections permanentes du Louvre étaient sous-équipées en vidéosurveillance, contrairement aux espaces d’expositions temporaires. Ainsi, « 60 % des salles de l’aile Sully et 75 % pour l’aile Richelieu ne sont pas protégées », et les équipements existants sont parfois obsolètes.

Christian Galani de la CGT-Culture a également pointé un manque chronique d’agents de surveillance, avec 200 emplois supprimés en quinze ans, alors que la fréquentation du musée a augmenté. Selon lui, les budgets alloués à la sécurité sont insuffisants.

Laurence des Cars, présidente du Louvre, avait déjà alerté la ministre de la Culture en janvier sur l’« obsolescence inquiétante » des installations. Elle sera auditionnée au Sénat ce mercredi pour s’expliquer sur les circonstances du vol.