
Depuis quelques jours, le musée le plus visité du monde, le Louvre, est au centre de l’attention sur les réseaux sociaux. Le spectaculaire cambriolage du musée inspire massivement les internautes du monde entier, générant un flot ininterrompu de parodies, de mèmes et d’infox. Les plateformes numériques se sont rapidement remplies de visuels et de vidéos humoristiques : on y voit une Joconde évadée attendant le bus devant le musée, une Tour Eiffel dérobée en hélicoptère, ou encore une panthère rose escaladant l’échelle du monte-charge utilisé par les voleurs.
Le vol a également donné naissance à un mème mondialement partagé, cumulant plus de cinq millions de vues sur X. Un message en anglais présentait comme un «French detective» un jeune homme élégant et désuet, immortalisé par l’agence de presse AP devant des policiers postés au Louvre.
Surfant sur la coïncidence avec l’incarcération de Nicolas Sarkozy, des internautes ont partagé une vidéo générée par IA montrant l’ex-président en cambrioleur des célèbres bijoux, dont la valeur est estimée à 88 millions d’euros. La vidéo truquée lui fait dire : «Ils m’ont traité comme un voyou, maintenant je viens de leur donner une réponse de voyou». De même, l’image de Carla Bruni a été détournée, affublée de bacchantes, pour exiger la libération de son mari en échange des bijoux dérobés.
Dans la même veine, une fausse vidéo d’Emmanuel Macron, grimé en cambrioleur avec un diadème de la reine Marie-Amélie sur la tête, a cumulé 20 000 partages en quatre jours sur TikTok. Une autre vidéo, également générée par IA, proposait un «kit playmobil du cambriolage du Louvre».
Le cambriolage a inévitablement généré son lot d’infox, certaines aux relents racistes et antisémites. Plusieurs vidéos TikTok ont affirmé que les malfaiteurs avaient été arrêtés, en présentant des photos floutées et en précisant que trois des auteurs étaient «d’origine étrangère naturalisés en France». D’autres affirmaient des arrestations en Algérie ou à Marseille, mentionnant des origines «maghrébines» ou «juives».
À ce stade, aucune arrestation n’a été rendue publique. Les derniers éléments de l’enquête ont été communiqués par la procureure de Paris, Laure Beccuau, qui a fait état de 150 prélèvements de traces ADN et papillaires en cours d’analyse. Elle a souligné l’importance d’interpeller rapidement les auteurs pour retrouver les bijoux avant qu’ils ne soient endommagés ou fondus.






