
Un audit de sûreté réalisé en 2018 avait déjà identifié le balcon par lequel les cambrioleurs ont pénétré dans le musée du Louvre comme un « grand point de vulnérabilité ». Ce document, commandé par l’ancien directeur Jean-Luc Martinez à la direction sécurité et sûreté du joaillier Van Cleef & Arpels, précisait que cette zone était « l’un des plus grands points de vulnérabilité de l’établissement ». Une infographie accompagnant l’audit mettait en évidence ce balcon, mentionnant sa facilité d’accès et évoquant même l’utilisation possible d’une nacelle par des malfaiteurs expérimentés. L’audit soulignait également que les caméras de surveillance à proximité ne couvraient pas intégralement cette zone sensible.
L’actuel directeur sécurité et sûreté de Van Cleef & Arpels n’a pas démenti l’existence de ce rapport, mais a refusé de commenter, invoquant une interdiction d’évoquer le sujet. La direction actuelle du musée du Louvre, sous la présidence de Laurence des Cars, a affirmé n’avoir pris connaissance de l’audit qu’après le cambriolage survenu le 19 octobre 2025. Le musée a précisé que ces documents n’avaient pas été transmis lors du changement de direction à l’automne 2021. Le rapport a depuis été communiqué à l’inspection générale des affaires culturelles dans le cadre des investigations en cours.
Le jour du cambriolage, les malfaiteurs avaient opéré en plein jour, encagoulés, utilisant un monte-charge de déménageurs et armés de disqueuses. Le vol, très médiatisé, n’a duré que huit minutes. Récemment, quatre nouveaux suspects ont été interpellés : deux hommes de 38 et 39 ans, et deux femmes de 31 et 40 ans, tous originaires de la région parisienne. Ils ont été placés en garde à vue, une mesure qui peut être prolongée jusqu’à 96 heures. L’un des interpellés est suspecté d’être le quatrième homme impliqué dans le casse.
Malgré les importants moyens déployés depuis le début de l’enquête, les huit joyaux du XIXe siècle dérobés, des trésors nationaux, n’ont pas encore été retrouvés. Le butin comprend notamment le diadème de l’impératrice Eugénie, orné de près de 2000 diamants, estimé à 88 millions d’euros mais invendable en l’état.






