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La Californie et 15 États démocrates poursuivent l'administration Trump pour contester l'interdiction des traitements de transition pour mineurs transgenres. Un débat au cœur des guerres culturelles.

La Californie et une quinzaine d’États démocrates ont annoncé, vendredi 1er août 2025, une action en justice contre l’administration Trump. L’objectif est de contester la tentative présidentielle d’interdire aux professionnels de santé de fournir des traitements de transition aux mineurs transgenres. Ce sujet, qui provoque de profondes crispations, est au cœur des guerres culturelles du pays, Donald Trump en ayant fait un argument majeur de campagne.

Lors de son retour à la Maison Blanche, l’ancien président a promis d’en finir avec le « délire transgenre » et a notamment signé un décret assimilant ces traitements à une « mutilation ». Ce décret ordonne également au ministère de la Justice d’enquêter sur les cliniques fournissant ces soins. Sous cette pression, plusieurs établissements à travers le pays ont fermé leurs portes ou suspendu leurs services.

Le procureur général de Californie, Rob Bonta, a fermement critiqué ces mesures dans un communiqué annonçant la plainte fédérale. Il a accusé le président et son administration de mener des « attaques incessantes contre les soins affirmant le genre », mettant en danger des adolescents déjà vulnérables. Selon lui, « la volonté du gouvernement d’interdire les traitements de transition est cruelle et irresponsable ».

La plainte, soutenue notamment par l’État de New York, l’Illinois et le Massachusetts, estime que les enquêtes menées par le ministère de la Justice « reflètent une tentative inconstitutionnelle d’empiéter sur le pouvoir des États de réglementer la médecine ». Tandis que la Californie et d’autres États garantissent par la loi l’accès aux traitements de transition (hormonaux ou chirurgicaux), la moitié des États américains a déjà interdit l’accès à ces traitements aux mineurs transgenres. En juin, la Cour suprême, à majorité conservatrice, a validé cette approche, estimant que l’interdiction en vigueur au Tennessee ne relevait pas d’une discrimination médicale.

Des experts, des patients et des militants transgenres affirment que ces traitements permettent de diminuer le stress, les questionnements identitaires et les pensées suicidaires parfois liées à la dysphorie de genre. Cependant, leur utilisation croissante chez les mineurs a suscité une levée de boucliers, certains craignant que des enfants ne recourent à ces soins trop tôt et ne regrettent leurs choix par la suite. Aux États-Unis, sur 1,6 million de personnes se définissant comme transgenre, plus de 300 000 ont entre 13 et 17 ans, selon une étude du Williams Institute, un groupe de réflexion de l’université UCLA.