
En Californie, l’idée d’« abondance », un terme issu de la tech, est devenue le nouveau mantra de la gauche américaine. Ce mouvement, qui prône la construction, la production et le développement à grande échelle, s’oppose directement à la notion de décroissance.
Cette approche a gagné en notoriété avec la publication en mars 2025 du livre Abundance par Ezra Klein, chroniqueur au *New York Times*, et Derek Thompson, ancien journaliste du magazine *The Atlantic*. Les auteurs y défendent une politique axée sur la disponibilité en profusion de logements, d’énergie, de transports et de soins. Leur question centrale : « De quoi voulons-nous davantage ? »
Cette thématique a rencontré un écho favorable au sein du Parti démocrate, en quête d’un message positif. Le livre est rapidement devenu un best-seller, offrant une nouvelle perspective aux élus démocrates. Un militant de San Francisco souligne que « la gauche se caractérise souvent par des freins, des limites », tandis que l’abondance invite à « dire oui ».
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a présenté une proposition révisée du budget de l’État pour 2025-2026 le 14 mai 2025, à Sacramento. Sa proposition de budget révisée pour 2025-2026 vise à combler un déficit estimé à 12 milliards de dollars, contrastant avec le léger excédent anticipé en janvier . Ce revirement est principalement dû à la baisse des revenus de l’État, à des dépenses Medi-Cal plus élevées que prévu et à l’incertitude économique liée aux nouveaux tarifs fédéraux . Le budget révisé propose 321,9 milliards de dollars, dont 226,4 milliards proviennent du fonds général de l’État et 15,7 milliards des fonds de réserve de l’État . Le plan de dépenses du Fonds général de 226,4 milliards de dollars protégerait certains investissements réalisés les années précédentes, mais propose notamment 5 milliards de dollars de coupes, principalement dans Medi-Cal, le programme d’assurance maladie de l’État qui couvre plus de 14 millions de Californiens .
Ce nouveau courant politique, qui s’illustre par des personnalités comme Gavin Newsom, suggère une redéfinition des priorités progressistes, en mettant l’accent sur la capacité à construire et à innover. L’objectif est de surmonter les « pénuries choisies » résultant de politiques et de réglementations jugées trop restrictives . Les auteurs d’Abundance affirment que les lois et règlements environnementaux, bien qu’ayant de bonnes intentions, entravent désormais la construction d’infrastructures d’énergie propre nécessaires pour lutter contre le changement climatique .