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La Commission européenne a dévoilé le projet de budget 2028-2034 avec retard, signe de tensions internes. Ursula von der Leyen est sous le feu des critiques pour sa gestion. Ce budget de 2 000 milliards d'euros est crucial pour les politiques de l'UE.

Le projet de loi de finances européen pour la période 2028-2034 a été présenté avec un retard de près de quatre heures ce mercredi 16 juillet par le commissaire au budget, Piotr Serafin, devant les eurodéputés. Ce délai illustre les débats difficiles et les tensions internes au sein de la Commission européenne, exacerbées par le style de gouvernance, jugé très vertical, de sa présidente, Ursula von der Leyen.

Jusqu’à la dernière minute, la proposition législative a été gardée secrète par Ursula von der Leyen, ne distillant que des informations partielles et orales aux commissaires. C’est seulement après avoir eu accès à l’ensemble du document que des discussions vives ont éclaté, forçant la Commission à revoir sa copie avant la présentation officielle.

Les enjeux de ce texte sont considérables, car il détermine la capacité d’action financière de l’Union européenne pour les sept prochaines années. Ce cadre financier pluriannuel (CFP) établit le montant des ressources disponibles, leur répartition entre les Vingt-Sept États membres, et leur affectation à des politiques clés comme l’agriculture, la cohésion, la défense, la sécurité, la compétitivité, la recherche ou le programme Erasmus.

Le budget proposé par la Commission s’élève à environ 2 000 milliards d’euros, soit une nette augmentation par rapport aux 1 200 milliards d’euros du budget précédent (2021-2027), hors plan de relance post-Covid. Cette hausse vise à muscler la politique économique de l’UE pour la rendre plus agile et compétitive face aux défis mondiaux. Les principales augmentations de dépenses sont prévues pour la défense et la compétitivité. La Commission souhaite également développer de nouvelles sources de revenus pour l’UE afin de réduire la dépendance aux contributions nationales. La décision finale sur ce budget nécessitera un accord unanime des États membres au sein du Conseil et l’approbation du Parlement européen.