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Le Sénat a ramené le déficit du budget de la Sécurité sociale à 17,6 milliards d'euros pour 2026, se rapprochant de la cible gouvernementale. Des mesures clés ont été adoptées, dont le rétablissement du gel des prestations sociales et le rejet de la suspension de la réforme des retraites. La tension politique demeure forte sur ce budget crucial.

Le Sénat a achevé l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, ramenant le déficit de la Sécu à 17,6 milliards d’euros, un montant très proche de la cible initiale du gouvernement. La chambre haute, à majorité de droite, devrait adopter ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) mercredi après-midi. Une commission mixte paritaire (CMP) est prévue en soirée, mais un échec est largement anticipé, renvoyant le texte en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale la semaine prochaine.

Après une semaine de discussions intenses, le Sénat a significativement amendé la version des députés, qui prévoyait un déficit de près de 24 milliards d’euros pour 2026. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a salué ce retour à un équilibre quasi-identique aux projections initiales de l’exécutif, confirmant un solde de 17,6 milliards d’euros pour les régimes de base de la Sécurité sociale en 2026. Cette démarche sénatoriale visait explicitement à maîtriser les dépenses.

Les sénateurs ont pris des décisions fortes, notamment en rétablissant de nombreux dispositifs supprimés par l’Assemblée, tels que le gel des prestations sociales et des pensions de retraites (à l’exception de celles inférieures à 1 400 euros) et l’instauration d’une surtaxe sur les mutuelles. Ils ont également annulé la hausse de la CSG sur le capital, une mesure obtenue par la gauche à l’Assemblée. Un point crucial fut le rejet de la suspension de la réforme des retraites, une concession majeure que le Premier ministre Sébastien Lecornu avait accordée aux socialistes pour éviter une censure. Une mesure clé adoptée par les sénateurs est l’augmentation de douze heures de la durée annuelle du travail, dont l’impact financier est encore en discussion.

La rapporteure générale centriste, Elisabeth Doineau, a exprimé des réserves sur la prudence du gouvernement concernant l’estimation de l’impact de certaines mesures. Elle estime que le déficit pourrait être réduit de trois milliards supplémentaires, passant sous la barre des 15 milliards d’euros, grâce à une réforme des allègements généraux pour les entreprises votée l’année dernière. Cependant, cette perspective dépendra du vote du projet de budget de l’État, qui sera examiné au Sénat dès jeudi. Le budget de la Sécurité sociale reste un sujet de haute tension politique, illustrant les divergences entre les chambres et le gouvernement.