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L'Assemblée nationale a adopté le budget de la Sécurité sociale 2026 sans 49.3, malgré des divisions politiques et des critiques virulentes sur le déficit et les concessions faites. Les Républicains et Horizons se sont montrés partagés, tandis que Socialistes et CFDT saluent un compromis. Le prochain budget de l'État s'annonce déjà tendu.

L’Assemblée nationale a adopté le budget 2026 de la Sécurité sociale (PLFSS) par 247 voix contre 234 et 93 abstentions, marquant une victoire pour le gouvernement qui a réussi à éviter le recours au 49.3. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a salué un vote «sans 49-3», fruit d’un «compromis» et de la «responsabilité des députés». Roland Lescure, ministre de l’Économie, a également souligné cette «victoire du parlement et celle d’une nouvelle méthode» sur Bluesky Social.

Cependant, ce vote a révélé de profondes divisions. Marc Ferracci, ancien ministre de l’Industrie et proche d’Emmanuel Macron, a voté pour le PLFSS 2026, qualifiant le budget d’«exécrable» mais préférant cette option à une situation «plus exécrable encore pour nos finances publiques». Il critique un texte qui «alourdit de 24 milliards d’euros la dette» et dénonce un «chapelet de concessions faites à la gauche». Ces tensions se sont également manifestées au sein des Républicains, où Eric Ciotti a accusé Laurent Wauquiez de vouloir «détruire» Bruno Retailleau, en raison de leurs divergences sur le budget et la stratégie du parti.

Laurent Wauquiez, président des députés Les Républicains, s’est abstenu, estimant que le texte n’était «ni parfait ni idéal», mais un «moindre mal». Paul Christophe, président du groupe Horizons, a justifié l’abstention majoritaire de son groupe par une «trajectoire budgétaire excessive» et l’absence de «réduction de dépenses». Du côté du Rassemblement national, Jordan Bardella a dénoncé un «budget de punition et de taxation», tandis que Jean-Philippe Tanguy a fustigé un déficit de «20 milliards» en l’absence de crise économique, qualifiant cela d’«agonie du macronisme» où «les Français paient la facture».

Malgré ces critiques, le président du groupe Socialistes et apparentés, Boris Vallaud, s’est félicité d’avoir «fait œuvre utile», soulignant le «pari du débat parlementaire». Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a salué «la victoire du Parlement» et appelé le gouvernement à une «même approche» pour le budget de l’État. La CFDT a également salué le «sens des responsabilités des députés», insistant sur la consolidation de la Sécurité sociale et la suspension de la réforme des retraites de 2023, qu’elle qualifie de «réparation d’une injustice sociale».

Le débat autour du budget de l’État (PLF) 2026 s’annonce tout aussi complexe. Le volet recettes a déjà été rejeté par les députés, et le texte est en examen au Sénat. Si une commission mixte paritaire échoue, une loi spéciale avant le 31 décembre sera envisagée. Gabriel Attal, ancien Premier ministre, a souligné que ce vote était une «étape importante», même si le budget ne correspondait pas à ses attentes, affirmant que le Parlement avait fait son «travail» dans un contexte de «crise profonde» des institutions. Il espère un compromis pour le PLF, malgré des discussions qui s’annoncent «âpres».