
Sébastien Lecornu se trouve dans une période de négociations intenses concernant le budget de la Sécurité sociale et la réforme des retraites. L’Assemblée nationale a repris ce mardi 2 décembre ses débats cruciaux sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) en deuxième lecture, avec un vote solennel attendu le 9 décembre. L’enjeu est de taille, le gouvernement cherchant un compromis pour éviter un déficit de la Sécurité sociale qui pourrait atteindre 30 milliards d’euros l’année prochaine si aucun texte n’est voté.
Les discussions avec les dirigeants socialistes, menées par Olivier Faure, ont montré des progrès vers un possible compromis, bien que la finalisation reste incertaine. Lecornu a réaffirmé sa volonté de suspendre la réforme des retraites, une concession majeure pour obtenir le soutien des socialistes. Cette suspension, qui gèlerait le recul de l’âge légal de départ à 62 ans et 9 mois et la durée d’assurance à 170 trimestres jusqu’en janvier 2028, concerne potentiellement les générations nées à partir de 1964.
Cependant, le chemin est semé d’embûches. Le Sénat, dominé par la droite, a rejeté la suspension de la réforme des retraites, et la commission des Affaires sociales de l’Assemblée a également repoussé le texte en nouvelle lecture, malgré le rétablissement de cette suspension. Ces désaccords profonds entre l’Assemblée nationale et le Sénat compliquent la recherche d’un consensus.
Outre la réforme des retraites, les négociations portent sur d’autres aspects sensibles, comme la hausse de la CSG sur les revenus du capital et le gel des prestations sociales et des pensions. Le gouvernement est sous pression pour trouver un équilibre entre les différentes attentes des partis et les impératifs budgétaires. Le Premier ministre multiplie les consultations, rencontrant les représentants de divers partis, y compris les écologistes et le Rassemblement national, pour tenter de débloquer la situation.
Le vote du 9 décembre sera déterminant pour l’issue des discussions budgétaires, et l’exécutif espère éviter l’utilisation de l’article 49.3.






