
Le Premier ministre, François Bayrou, a dévoilé son plan de redressement des finances publiques, visant à économiser 43,8 milliards d’euros pour le budget 2026 et atteindre un objectif de déficit de 4,6 % du PIB. Ce plan, présenté après des mois d’anticipation, inclut des mesures fortes et controversées.
Parmi les annonces chocs, le gouvernement prévoit un gel des dépenses de l’État, une « année blanche » sans hausse des pensions de retraite ni des prestations sociales, et la suppression de deux jours fériés, citant le lundi de Pâques et le 8-Mai comme exemples. Ces mesures visent à stabiliser la dette publique d’ici 2029.
Les réactions politiques et sociales ne se sont pas fait attendre. Tandis que le patronat salue globalement les efforts, bien qu’il attende plus de « concret », l’opposition dénonce un budget jugé « brutal et inacceptable ». Mathilde Panot (LFI) évoque une « guerre sociale », et Olivier Faure (PS) critique la « violence » de mesures qui « frapperont très durement les familles » tout en épargnant les plus riches. La CGT, par la voix de Sophie Binet, a exprimé son indignation face à la proposition de supprimer le 8-Mai, « jour de la victoire contre le nazisme », jugeant cette mesure « très grave ». Marine Le Pen (RN) a également menacé le gouvernement de censure si sa copie n’était pas revue, réclamant des économies sur d’autres postes, notamment l’immigration.
François Bayrou, de son côté, a défendu ces choix comme une nécessité arithmétique pour tenir le cap budgétaire, niant toute augmentation d’impôts et affirmant que « tout le monde » devra participer à l’effort. Le plan inclut également le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois, le doublement de la franchise annuelle sur les médicaments, une révision du statut des affections de longue durée, et une « contribution de solidarité » pour les Français les plus fortunés. Un projet de loi contre la fraude sociale et fiscale sera déposé à l’automne, et des sanctions durcies sont prévues pour les retards de paiement des entreprises.