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Le coup d'envoi du budget 2026 est donné plus tôt que prévu par le Premier ministre, lançant le processus de coupes budgétaires et de négociations complexes au Parlement.

Les annonces du Premier ministre marquent le début anticipé de la séquence budgétaire, avec un gouvernement pressé de gérer les deniers publics. Alors que François Bayrou a esquissé un plan d’effort budgétaire de 40 milliards d’euros pour le Projet de Loi de Finances (PLF) 2026, l’ascension de cet « Himalaya » financier ne fait que commencer. Une source gouvernementale souligne que cette présentation est un point de départ pour les négociations. Le timing choisi vise à donner un maximum de temps au gouvernement pour trouver des compromis nécessaires au sein d’une Assemblée nationale fragmentée, où plusieurs groupes agitent déjà la menace de la censure.

Les parlementaires devraient recevoir sous peu le « tiré à part », un rapport récapitulant les dépenses par mission et les orientations budgétaires. Ce document, dont l’envoi est normalement prévu pour le 15 juillet, a parfois été retardé par le passé. L’année dernière, le changement de gouvernement avait notamment décalé sa transmission à septembre.

Ce rapport devrait détailler les arbitrages du Premier ministre concernant le budget de l’État, identifiant les ministères impactés par les coupes budgétaires. Parallèlement, les « conférences de répartition » ont lieu à Bercy jusqu’à la fin du mois, afin d’affiner la ventilation des crédits. Cette année, ces conférences devront également définir la stratégie pour réaliser les coupes annoncées.

Le processus politique se poursuivra tout l’été pendant la rédaction des articles du projet de loi. Le gouvernement intégrera des compromis avec divers groupes politiques avant la finalisation du PLF 2026. En août, Bercy enverra des « lettres plafonds » détaillées aux ministres et soumettra les articles du PLF au Conseil d’État pour avis. Les derniers arbitrages du Premier ministre sont attendus entre fin août et mi-septembre, avant la saisine du Haut Conseil des finances publiques. Le PLF et le PLFSS (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale) devront être déposés à l’Assemblée nationale au plus tard le premier mardi d’octobre, qui tombe le 7 cette année, après leur présentation en Conseil des ministres.

Le parcours parlementaire du budget 2026 promet d’être complexe, avec des possibilités d’amendements par l’opposition et les élus du socle commun. L’utilisation potentielle du 49.3 par le gouvernement, bien que risquée, lui permettrait de ne pas tenir compte des modifications votées. Si le gouvernement n’est pas renversé, l’examen du texte se terminerait mi-décembre, assurant l’adoption du budget pour le début de l’année.