
L’Assemblée nationale a récemment voté une mesure clé du budget de la Sécurité sociale pour 2026 : la limitation de la durée des arrêts de travail. Désormais, une première prescription ne pourra excéder un mois, et un renouvellement sera plafonné à deux mois. Cette décision marque un tournant dans la gestion des arrêts maladie, bien que les médecins conservent la possibilité de déroger à ces limites s’ils justifient la situation du patient sur leur prescription.
Initialement, le gouvernement envisageait de fixer ces durées par décret, avec des seuils plus courts (quinze jours pour un premier arrêt en ville, trente jours à l’hôpital). Cependant, un amendement socialiste a été adopté, garantissant que cette durée d’un mois soit inscrite dans la loi, pour plus de stabilité et éviter une gestion arbitraire par l’exécutif.
Cette initiative, bien que soutenue par l’exécutif, a suscité des débats houleux. Certains députés ont exprimé des craintes quant aux conséquences pour les patients, notamment dans les zones sous-dotées en médecins, où l’accès à un nouveau rendez-vous pour prolonger un arrêt pourrait s’avérer complexe. La mesure est également perçue par certains comme instaurant une « logique de suspicion » envers les professionnels de santé et les assurés.
La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a défendu cette réforme en soulignant la croissance des dépenses d’indemnités journalières, qui atteignent 11 milliards d’euros, avec une augmentation de 6% par an depuis cinq ans. Elle estime que des retours plus fréquents chez le médecin favoriseront un meilleur suivi et une prise en charge optimisée des patients.
Par ailleurs, d’autres propositions du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, comme l’abaissement du plafond d’indemnisation pour les Affections de Longue Durée (ALD) non exonérantes et la facultativité de l’examen de reprise après un congé maternité, n’ont pas été approuvées par l’Assemblée.






