
L’Assemblée nationale est le théâtre de vifs débats autour du budget 2026 et du gouvernement de Sébastien Lecornu, marquant des lignes de fracture politiques significatives. Une décision majeure a été l’approbation d’une révision de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), transformé en « impôt sur la fortune improductive ».
Cette transformation, votée par une alliance hétéroclite incluant le RN, le PS, le MoDem et LIOT, a remplacé le barème progressif par un taux unique de 1 %. L’amendement, porté par M. Mattei (MoDem) et sous-amendé par M. Brun (PS), vise à inclure les actifs improductifs (objets précieux, actifs numériques) tout en excluant certains biens immobiliers productifs. Le seuil de paiement reste à 1,3 million d’euros, malgré une proposition de rehaussement. Cette mesure a suscité des réactions contrastées, le PS saluant un « rétablissement de l’ISF » tandis que la majorité présidentielle et LFI critiquent une modification affaiblissant l’IFI sans réellement ramener l’ISF.
En parallèle, le budget de la Sécurité sociale a été rejeté en commission par les députés, malgré des concessions du gouvernement. Ce rejet intervient après l’adoption d’un article suspendant la réforme des retraites de 2023, une mesure approuvée par le RN et les socialistes, mais critiquée par LFI et LR. L’Union Nationale des Associations Familiales (UNAF) a dénoncé un budget « trop négatif pour les familles », fustigeant notamment le gel des prestations familiales et la suppression de réductions fiscales. Le gouvernement a cependant approuvé en commission la création d’un nouveau congé de naissance de deux mois par parent, indemnisé à 70% puis 60% du salaire net.
La proposition d’une « taxe Zucman » sur les hauts patrimoines, ainsi qu’une version allégée, a été rejetée par l’Assemblée, provoquant la déception de la gauche et l’appel de Mathilde Panot (LFI) à une censure du gouvernement. Sébastien Lecornu a pris la parole pour défendre une « nouvelle méthode » et se dit prêt à renoncer au gel des pensions de retraite et des minimums sociaux, tout en réfutant l’idée d’un « impôt miracle ».






