
Le Parlement a récemment adopté la « loi spéciale », un texte d’urgence visant à éviter le blocage financier du pays. Cependant, cette mesure temporaire doit rapidement être remplacée par un projet de loi de finances en bonne et due forme. Le président Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de doter la nation d’un budget dès janvier, confiant à son Premier ministre la tâche de trouver un compromis. Les prochaines semaines s’annoncent donc cruciales pour l’avenir budgétaire de la France.
Durant la période de la « trêve des confiseurs », des tractations discrètes sont menées par Sébastien Lecornu, qui a rouvert un cycle de consultations avec les principaux chefs de partis. L’objectif est de parvenir à un accord sur le « vrai budget », avec des forces politiques, à l’exception notable du RN et de LFI, avançant leurs conditions. Olivier Faure, leader des socialistes, a notamment réitéré la demande de « plus de justice fiscale et moins d’économies sur les services publics ». Ces négociations devraient se poursuivre via des appels et visioconférences afin de se rapprocher d’un texte consensuel avant la rentrée parlementaire.
La reprise des débats à l’Assemblée est prévue la semaine du 5 janvier. L’exécutif souhaite reprendre le travail « là où il s’est arrêté », mais ce calendrier est jugé intenable par certains élus comme Éric Coquerel (LFI) et Philippe Juvin (LR). Ces derniers estiment que les amendements nécessitent plus de temps et tablent plutôt sur une reprise des travaux dans l’Hémicycle la semaine du 12 janvier. C’est sur la copie du Sénat, adoptée le 15 décembre et largement remaniée, que les députés devront se pencher.
La version sénatoriale affiche un déficit public de 5,3%, supérieur à l’engagement de l’exécutif de le limiter à 5%. Il est attendu que les députés « détricotent » les modifications de la Chambre haute, notamment sur les questions fiscales. Si aucun compromis n’est trouvé, le Premier ministre pourrait être contraint d’activer l’article 49.3 de la Constitution, ou de recourir aux ordonnances. Bien que Sébastien Lecornu ait affirmé que le budget est « votable sans intervention du gouvernement », la pression s’intensifie pour éviter un « jour sans fin » budgétaire.






