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Le Premier ministre François Bayrou a présenté le budget 2026, priorisant la défense et le service de la dette. Des coupes sont prévues ailleurs pour réduire le déficit à 4,6% du PIB.

Le Premier ministre François Bayrou a dévoilé les grandes lignes du budget de l’État pour 2026, marquées par une nette augmentation des crédits alloués à la défense et au service de la dette, tandis que la plupart des autres ministères devront composer avec des restrictions budgétaires. Ce plan vise à réduire le déficit public de 5,4 % du PIB en 2025 à 4,6 % en 2026, s’inscrivant dans une stratégie plus large pour repasser sous le seuil des 3 % en 2029 et maîtriser l’endettement croissant de la France.

La défense est une priorité affichée, avec une augmentation significative de 6,7 milliards d’euros, dépassant même les prévisions initiales de la loi de programmation militaire. Le budget des armées devrait atteindre 57,2 milliards d’euros en 2026. Cette hausse est justifiée par la nécessité de moderniser et réparer les armées françaises, dans un contexte géopolitique tendu.

Le coût des intérêts de la dette publique représente également une charge croissante pour l’État. En 2026, cette charge pourrait dépasser le budget de l’Éducation nationale, selon Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes. La dette publique française s’élevait à 3 345,8 milliards d’euros fin mars 2025, soit 114 % du PIB. Chaque seconde, la dette française s’alourdit d’environ 5 000 euros. Le gouvernement s’engage à ramener le déficit à 4,6 % du PIB en 2026, puis à 2,8 % en 2029.

Pour atteindre ces objectifs, François Bayrou prévoit d’augmenter les recettes fiscales de plus de 10 milliards d’euros, notamment via une « contribution de solidarité sur les plus hauts revenus » et le non-relèvement du barème de l’impôt sur le revenu malgré l’inflation. Des économies substantielles seront imposées au secteur public, avec notamment la suppression de 3 000 emplois publics en 2026 et une réduction des dépenses pour la cohésion des territoires et l’aide publique au développement.

Le gouvernement est particulièrement attendu par les agences de notation et les marchés financiers. La crédibilité de ce plan est cruciale pour éviter une envolée des taux d’intérêt, qui impacterait l’État, les entreprises et les ménages.