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Les députés ont adopté la partie recettes du budget de la Sécurité sociale pour 2026, ouvrant la voie au débat sur la réforme des retraites. Nouveautés : taxe sur les retraités américains, taxe hexane, Nutri-Score obligatoire et taxation des boissons énergisantes. Maintien des exonérations pour les apprentis et fixation du plafond des remises sur les médicaments.

L’Assemblée nationale est le théâtre de vifs débats autour du budget de la Sécurité sociale pour 2026, avec l’adoption controversée de la partie « recettes » du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS). Après d’intenses discussions, les députés ont validé cette section, ouvrant la voie à l’examen de l’article sur la suspension de la réforme des retraites. Ce vote, obtenu avec 176 voix pour et 161 contre, marque une étape cruciale pour le gouvernement de Sébastien Lecornu, qui insiste sur la nécessité d’adopter ces mesures pour la poursuite des débats.

Parmi les nouveautés notables, une taxe sur les retraités américains résidant en France a été votée, visant à leur imposer une participation minimale à la Protection Universelle Maladie après trois mois de résidence. Cette mesure, défendue par le député François Gernigon (Horizons), a suscité l’indignation de l’opposition. En parallèle, les députés ont approuvé la création d’une taxe sur l’hexane, un solvant neurotoxique utilisé dans l’agroalimentaire, pour encourager des alternatives plus saines. De plus, le Nutri-Score devient obligatoire sur les emballages alimentaires, à l’exception des produits bénéficiant de labels de qualité nationaux ou européens. Une taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées a également été adoptée, ciblant un « fléau » pour la jeunesse.

Les discussions ont aussi porté sur des mesures économiques et sociales. L’exonération des cotisations salariales pour les apprentis est maintenue, contrecarrant la volonté initiale du gouvernement de réaliser des économies. Le plafond des remises commerciales des laboratoires aux pharmacies sur les médicaments génériques a été fixé à 40 %, un sujet qui avait provoqué la grève des pharmaciens. La transparence sur le prix des médicaments est également renforcée, avec l’adoption d’un amendement visant à rendre publics les prix réels et les remises accordées. Le gouvernement, par la voix de la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, a exprimé son souci de maîtriser le déficit de la Sécurité sociale, qui ne devrait pas dépasser les 20 milliards d’euros en 2026.