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L'examen du budget 2026 débute à l'Assemblée avec des débats clés sur l'imposition des hauts revenus, les niches fiscales et la fiscalité environnementale. Plus de 1700 amendements ont été déposés.

L’examen de la partie « recettes » du budget de l’État pour 2026 débute le lundi 20 octobre à l’Assemblée nationale. Malgré un nombre d’amendements légèrement inférieur à l’année précédente, des débats animés sont attendus sur des sujets cruciaux tels que l’imposition des hauts revenus, la remise en question de certaines niches fiscales, et la réforme de la fiscalité environnementale.

En commission des Finances, les députés ont déposé 1 710 amendements sur cette première partie du budget, qui définit les recettes de l’État. Un chiffre en baisse par rapport aux 1 857 amendements de l’an dernier. La recevabilité de ces propositions pourrait encore réduire ce nombre avant l’ouverture des discussions. Éric Coquerel, président LFI de la commission des finances, a souligné un léger dépassement de l’objectif initial de 1 200 amendements, espérant néanmoins un examen complet du budget en trois jours, avant son arrivée à l’Hémicycle le 24 octobre.

Les groupes politiques ont participé diversement à ce processus. L’alliance Rassemblement national-Union des droites pour la République (UDR) a déposé le moins d’amendements (environ 200). Les députés de la Droite républicaine se sont distingués avec près de 250 amendements, ciblant notamment la défiscalisation des heures supplémentaires et l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu. À gauche, les « insoumis » ont opté pour la modération avec environ 200 amendements, tandis que les socialistes en ont proposé près de 190.

Le groupe présidentiel d’Ensemble pour la République, mené par Gabriel Attal, a été le plus actif avec plus de 300 amendements. L’unité de la majorité sera mise à l’épreuve, certains députés proposant de supprimer des mesures gouvernementales comme la prorogation de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus ou l’instauration d’une taxe sur les « holdings patrimoniales ».

Le passage en commission, bien que n’engageant pas le texte final de l’Hémicycle, révélera les positions des différents groupes parlementaires. Sans recours au 49.3, les débats promettent d’être vifs. Parmi les points chauds figurent la proposition de gauche d’une « taxe Zucman » sur les hauts patrimoines ou d’un « ISF climatique », ainsi que l’« impôt sur la fortune financière » du Rassemblement national. D’autres discussions portent sur la suppression de l’exemption d’impôt sur les indemnités journalières pour affections de longue durée, l’extension du malus écologique et la taxation des vapoteuses. Des alliances inattendues pourraient émerger, notamment concernant l’opposition de LFI, LR et des députés ciottistes au remplacement de l’abattement de 10 % sur les retraites par un abattement forfaitaire de 2 000 euros.