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L'Assemblée nationale a rejeté le projet de loi de finances 2025, une première sous la Ve République. Malgré des concessions à chaque parti, le texte est jugé invotable.

Après un mois de discussions intenses, l’Assemblée nationale a rejeté la partie recettes du projet de loi de finances pour 2025, une situation inédite sous la Ve République. Sur 577 députés, seul un a voté en faveur du texte, marquant un désaveu quasi-unanime. Chaque parti a pourtant obtenu des concessions, mais ces « victoires » n’ont pas suffi à forger un consensus, le texte étant perçu comme un « budget Frankenstein » sans orientation politique claire.

La gauche a réussi à introduire de nouvelles taxes, tandis que le Rassemblement national a obtenu un impôt sur la fortune « improductive » et un impôt « universel » sur les multinationales. Le parti présidentiel, Renaissance, a quant à lui réussi à repousser la taxe Zucman et à maintenir le pacte Dutreil ainsi que le crédit d’impôt recherche. La droite a pu se satisfaire de la défiscalisation totale des heures supplémentaires.

Malgré ces avancées individuelles, l’incapacité des différents groupes parlementaires à dépasser leurs lignes rouges respectives a rendu le texte invotable. Ce budget, jugé sans cohérence, sera désormais entièrement réécrit par le Sénat, avant une nouvelle discussion en commission mixte paritaire. Cependant, l’absence de réelle volonté de compromis laisse peu d’espoir quant à l’adoption d’un budget avant la fin de l’année.

Cette situation met en lumière la persistance des postures politiques et de l’électoralisme au détriment de la responsabilité collective. La politique de l’offre est remise en question, la réforme des retraites suspendue, et de nouvelles prestations sociales sont ajoutées sans renoncer aux existantes. L’impôt est érigé en solution universelle, repoussant ainsi les choix impopulaires à plus tard et menant, selon certains, à une « strangulation lente et mortifère » de l’économie française.