
La Bourse de Paris a affiché une relative stabilité ce mardi, malgré l’annonce de la démission de François Bayrou. Les marchés financiers, ayant déjà intégré le risque politique en France depuis la dissolution de juin 2024, ont montré peu de réaction. L’instabilité politique française semble désormais être un facteur pris en compte par les analystes jusqu’en 2027, détournant ainsi l’attention des investisseurs vers d’autres horizons. Les regards sont désormais tournés vers les décisions imminentes des Banques centrales : la Banque Centrale Européenne (BCE) ce jeudi et la Réserve Fédérale américaine (Fed) mercredi prochain.
Dans ce contexte de prudence, le CAC 40 a oscillé légèrement, terminant la séance en légère hausse de 0,19% à 7 749,39 points. Des valeurs comme Renault, Hermès et Publicis ont soutenu l’indice parisien. Parallèlement, l’once d’or a continué son ascension, atteignant un nouveau record à 3 673 dollars, soulignant une certaine quête de valeur refuge. Du côté des États-Unis, Wall Street s’inquiète des révisions à la baisse des chiffres de l’emploi, avec 911 000 emplois créés de moins que prévu entre avril 2024 et mars 2025.
La démission de François Bayrou a été un non-événement pour les marchés, qui avaient anticipé son départ après le vote de confiance du 25 août. Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France, a cependant noté un léger écartement du « spread » (différence entre les taux à 10 ans de la France et de l’Allemagne) de 8 points de base, atteignant 84 points de base, un mouvement à surveiller. Les analystes s’interrogent sur l’avenir économique de la France et la nomination d’un nouveau Premier ministre, tandis que John Plassard de Cité Gestion Private Bank prévient d’un risque accru de perception de la France comme l’« Italie bis » de la zone euro. La pression s’intensifie sur l’État français, avec une dette grandissante et des agences de notation comme Fitch qui réévalueront la situation dès ce vendredi.
Côté entreprises, Renault s’est distingué avec une hausse de 3,55%, portée par les déclarations de son nouveau PDG, François Provost, qui a annoncé une accélération de la transformation face à la concurrence chinoise et une offensive sur le marché européen. En revanche, Kering a été la lanterne rouge du CAC 40, reculant de 2,37% suite à des prises de bénéfices et des résultats décevants. Le nouveau directeur général, Luca de Meo, qui prendra ses fonctions le 15 septembre, a déjà annoncé des « choix clairs et forts » et une rationalisation des marques.