Boualem-Sansal-Berlin-arrival
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, gracié par l'Algérie, est arrivé à Berlin. La diplomatie allemande, menée par le président Frank-Walter Steinmeier, a joué un rôle crucial dans sa libération pour raisons humanitaires, après près d'un an de détention.

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a recouvré la liberté ce mercredi 12 novembre, atterrissant à Berlin après avoir bénéficié d’une grâce du président algérien Abdelmadjid Tebboune. Son arrivée dans la capitale allemande, peu après 21 heures, a été confirmée par la présidence allemande. L’avion dépêché par les autorités allemandes avait quitté Alger en fin d’après-midi, quelques heures seulement après l’annonce officielle de la grâce présidentielle. L’ambassadeur de France en Allemagne, François Delattre, a accueilli l’auteur, le décrivant comme « extrêmement heureux d’être libre, très chaleureux et très reconnaissant » envers la France et son président pour leur soutien constant. Boualem Sansal devrait subir des examens de santé.

Cette libération est le fruit d’un intense travail en coulisses de la diplomatie allemande, notamment grâce aux « bons offices » du président fédéral Frank-Walter Steinmeier. Le président allemand avait officiellement demandé la grâce de l’écrivain lundi 10 novembre, soulignant la nécessité de soins médicaux pour l’auteur âgé de 81 ans et souffrant d’un cancer de la prostate. L’Algérie a répondu favorablement à cette requête pour des « motifs humanitaires », l’État allemand prenant en charge le transfert et le traitement de Boualem Sansal.

L’écrivain était emprisonné en Algérie depuis le 16 novembre 2024, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale » après des déclarations controversées sur les frontières algériennes. Cette situation avait engendré une crise diplomatique tendue entre Alger et Paris. L’intervention de Berlin, perçue comme un geste humanitaire et une démarche respectueuse, a permis de débloquer le dossier. Frank-Walter Steinmeier a d’ailleurs remercié le président Tebboune pour ce « geste humanitaire important », y voyant un signe de la qualité des relations et de la confiance entre l’Allemagne et l’Algérie.