Boualem-Bensaid-detention
Boualem Bensaïd, impliqué dans les attentats de 1995, demande son assignation à résidence en France. Sa libération, conditionnée à son expulsion vers l'Algérie, est bloquée par l'absence de laissez-passer d'Alger, dans un contexte de crise diplomatique.

Boualem Bensaïd, l’un des auteurs des attentats de 1995, a demandé ce samedi 9 août à être assigné à résidence. Cette requête intervient alors qu’il est toujours détenu au centre pénitentiaire d’Ensisheim (Haut-Rhin), malgré une décision de la cour d’appel de Paris du 10 juillet. Cette dernière autorisait sa libération à compter du 1er août, sous réserve de son transfert en Algérie. Cependant, une demande de laissez-passer transmise au consulat de Strasbourg le 31 juillet est restée sans réponse.

Son avocat, Me Romain Ruiz, dénonce une « situation de non-droit » et une détention qu’il juge « abusive ». Il souligne la crise diplomatique persistante entre la France et l’Algérie, Alger refusant depuis plus d’un an les procédures d’expulsion venant de France. Selon Me Ruiz, « ni Boualem Bensaïd, ni aucun être humain ne devraient supporter une telle situation », où le politique entrave la justice. Il estime qu’une assignation à résidence, basée sur le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda), est juridiquement possible en attendant le déblocage de la situation.

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé le 1er août son souhait que l’Algérie accepte de reprendre Boualem Bensaïd, affirmant qu’Alger « montrerait son sens des responsabilités » en le faisant. Cette déclaration souligne l’impasse diplomatique actuelle qui impacte directement le cas de Bensaïd.

Boualem Bensaïd a été condamné en 2002, puis en appel en 2003, à la perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Il a été reconnu coupable, entre autres, d’avoir posé la bombe qui a explosé dans le RER B à la station Saint-Michel le 25 juillet 1995. Cet attentat avait causé huit décès et 150 blessés. Cette vague d’attaques avait été revendiquée par le Groupe islamique armé (GIA) algérien, en réponse au soutien français au régime d’Alger. Il est incarcéré depuis près de trente ans.