
Le constructeur automobile allemand BMW a récemment formulé une proposition clé pour l’Union Européenne : repousser l’interdiction des ventes de voitures neuves à moteur thermique de 2035 à 2050. Walter Mertel, directeur financier de BMW, a exprimé cette position en amont du salon international de l’automobile de Munich. Selon Mertel, les fabricants devraient s’aligner sur une date butoir en 2050, plutôt que celle de 2035 fixée par la Commission européenne.
Le dirigeant de BMW souligne l’importance de considérer le bilan carbone complet des véhicules, incluant la production des batteries, majoritairement asiatiques. Il plaide également pour une flexibilisation des objectifs de ventes de modèles électriques. Walter Mertel a insisté sur la nécessité de s’orienter vers une réduction permanente des émissions de CO2 et d’analyser la consommation totale de CO2 liée à la fabrication automobile, plutôt que de se focaliser uniquement sur la technologie des véhicules électriques.
Cette proposition de BMW s’inscrit dans un contexte où l’objectif du tout-électrique pour 2035, pilier du Pacte vert européen (Green Deal), est de plus en plus contesté. Stefan Bratzel, expert du secteur, bien que comprenant la position de BMW, estime qu’un retour en arrière enverrait un mauvais signal au public, suggérant que la mobilité électrique n’est pas indispensable.
Malgré l’adoption de cet objectif en mars 2023, des constructeurs s’inquiètent de la stagnation des ventes de modèles électriques, de la montée en puissance de la concurrence chinoise et de la baisse des bénéfices mondiaux. Sous la pression de l’industrie, la Commission européenne a déjà assoupli les objectifs de réduction d’émissions de CO2 à moyen terme. Ola Källenius, PDG de Mercedes-Benz et président de l’ACEA, a qualifié l’objectif de 2035 d’« inatteignable », soulignant la nécessité d’une approche plus flexible et technologiquement neutre.
Les défis liés à l’adoption des véhicules électriques incluent le coût élevé des voitures, le manque d’infrastructures de recharge et les problèmes de chaîne d’approvisionnement. Certains experts notent que le développement des bornes de recharge ne suit pas le rythme de la croissance des ventes de véhicules électriques, créant un goulot d’étranglement pour une adoption généralisée.