
Le Rassemblement National (RN), par la voix de sa vice-présidente Edwige Diaz, a affirmé vendredi 22 août que le parti d’extrême droite ne sera ni l’instigateur ni l’organisateur du mouvement « Bloquons tout » prévu le 10 septembre. Contrairement aux partis de gauche qui ont clairement apporté leur soutien à cette mobilisation, le RN ne donnera aucune consigne à ses sympathisants, laissant chacun libre de participer ou non.
Edwige Diaz a souligné que le rôle du parti est d’« apporter des réponses aux problèmes et aux revendications des gens, pas de crier dans un haut-parleur ». Elle a également critiqué le soutien de Jean-Luc Mélenchon à cette manifestation, estimant qu’il s’agit d’un « cadeau à Emmanuel Macron », car récupérer le mouvement risquerait de l’affaiblir et de dissuader des participants.
La députée de Gironde a exprimé ses craintes face à d’éventuels débordements, doutant de la capacité du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à empêcher l’intrusion de black blocs. Elle a pointé les « risques de casse de mobilier urbain ou de vitrines d’entreprises », considérant que la « France qui travaille, qui souffre et qui a des revendications légitimes » serait la principale lésée.
De son côté, le député RN Thomas Ménagé a abondé dans le même sens sur Europe 1, appelant à ne pas « bordéliser le pays ». Il a rappelé que les élus RN sont à l’Assemblée nationale pour défendre les positions des Français, des classes populaires et moyennes, des travailleurs et des retraités, et non pour prendre position sur des mouvements sociaux.
Le mouvement « Bloquons tout », né sur les réseaux sociaux et cristallisé autour des coupes budgétaires, a reçu le soutien de La France insoumise, des Écologistes, du Parti communiste et du Parti socialiste. La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a quant à elle fait preuve de prudence, reconnaissant des revendications sociales communes mais s’inquiétant du caractère « nébuleux » du mouvement et d’un possible « noyautage de l’extrême droite ».