
Des assemblées générales et des réunions préparatoires se sont multipliées ces derniers jours aux quatre coins de la France, marquant les premières manifestations concrètes du mouvement « Bloquons tout ». Cet appel à paralyser le pays ce mercredi 10 septembre, initié sur les réseaux sociaux, prend désormais forme sur le terrain, de Toulouse à Dol-de-Bretagne en passant par Créteil et Brest.
Ces rassemblements, qui mobilisent d’une quinzaine à plusieurs centaines de personnes, se caractérisent par l’absence de chefs de file identifiés et s’éloignent des cadres de mobilisation traditionnels. Ils suscitent de nombreuses interrogations parmi les représentants politiques, les syndicats, la presse et les instituts d’opinion. Le mouvement a d’ailleurs progressivement reçu le soutien des partis de gauche et d’une partie des syndicats.
Certains observateurs y voient une réminiscence du mouvement des « gilets jaunes » de 2018, tandis que d’autres préfèrent le comparer à Nuit debout en 2016. Alors que certains prédisent un essoufflement rapide, les participants les plus engagés affichent au contraire une détermination sans faille. Le gouvernement, par la voix de François Bayrou, a fustigé ce mouvement, le qualifiant de « profondément injuste » et a annoncé un vote de confiance pour le fragiliser.
La mobilisation du 10 septembre s’annonce diverse, allant de la grève générale à des blocages ciblés et même des appels à un confinement volontaire pour stopper l’économie. Des perturbations majeures sont attendues dans les transports, avec des appels à la grève à la RATP, la SNCF et dans les aéroports. Le secteur de la santé, notamment l’AP-HP, et les éboueurs du privé sont également concernés par des préavis de grève. Le ministère de l’Intérieur se prépare à faire face à d’éventuels débordements, redoutant l’absence de coordination structurée du mouvement.