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Donald Trump a annoncé un « blocus total » contre les pétroliers vénézuéliens, suscitant des craintes de flambée des cours du pétrole. Le Venezuela, riche en réserves, voit sa production limitée. L'impact réel sur le marché mondial reste incertain face à un surplus d'offre. Les cours ont déjà réagi à la hausse.

Donald Trump a annoncé un « blocus total » contre les pétroliers sous sanctions naviguant vers ou depuis le Venezuela, ravivant les craintes d’une flambée des cours du pétrole. Cette décision, prise mardi 16 décembre, fait suite à l’envoi du porte-avions USS Gerald Ford et de son groupe aéronaval dans les Caraïbes en novembre, augmentant la pression sur Caracas et soulevant des inquiétudes quant à un éventuel affrontement armé entre les deux nations.

Selon Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’Université Paris Dauphine-PSL, un conflit au Venezuela pourrait entraîner une hausse des prix du pétrole de 10 à 20%. Cette augmentation affecterait particulièrement les bruts « lourds », dont le remplacement est difficile pour les raffineries spécialisées de la côte du Golfe américain. Ce contexte s’ajoute aux pressions déjà existantes sur le pétrole russe, contribuant à l’incertitude sur le marché mondial.

Le Venezuela, bien que possédant les plus grandes réserves mondiales de pétrole, a vu sa production chuter drastiquement en raison d’un manque d’investissements, passant de plus de 3 millions de barils par jour en début de siècle à environ un million actuellement. En novembre, le pays exportait environ 600 000 barils par jour. Cependant, l’impact réel de ce blocus sur l’offre mondiale pourrait être limité, car le marché pétrolier est actuellement en surplus, avec une production de l’OPEP+ en hausse et une prévision d’excédent de 3,8 millions de barils par jour en 2026, selon l’Agence internationale de l’énergie.

Malgré cela, l’annonce du blocus a déjà provoqué une hausse des cours du brut. Le baril de Brent de la mer du Nord et le West Texas Intermediate (WTI) ont progressé, même s’ils étaient tombés à leur plus bas niveau depuis des années avant cette annonce. Caracas a cependant affirmé que ses opérations pétrolières se poursuivaient « normalement » et que l’armée n’était pas « intimidée » par les « menaces arrogantes » de Donald Trump.