L’appel à un blocage national le 10 septembre 2025 trouve son origine dans un groupe Telegram confidentiel, « Les Essentiels », créé le 21 mai. Fondé par Julien Marissiaux, un Nordiste réputé pour ses positions antisystème et anti-élite, ce collectif a lancé l’idée d’une France à l’arrêt, prônant l’unité des citoyens contre la résignation et la division. Le mouvement, initialement circonscrit à un petit groupe d’environ 800 membres, a rapidement pris de l’ampleur.
Le détonateur de cette mobilisation fut l’annonce, le 15 juillet, par le Premier ministre François Bayrou, d’un plan pluriannuel visant à rééquilibrer les comptes publics. Ce plan incluait la suppression de deux jours fériés, une mesure qui a enflammé les débats et amplifié la contestation. Face à la polémique, François Bayrou a d’ailleurs qualifié sa proposition de suppression de jours fériés de « discutable et amendable » lors d’une conférence de presse le 25 août 2025, envisageant des négociations et des pistes alternatives.
Le mouvement « Les Essentiels » se décrit comme citoyen et indépendant, appelant les Français désabusés par le monde politique à « reprendre le contrôle de leur vie ». Bien que sans programme précis ni meneurs clairement identifiés, il s’appuie sur un site internet souverainiste et des comptes sur TikTok et Facebook, diffusant des thèmes comme la sortie de l’Union européenne ou l’hostilité aux élites. Julien Marissiaux, dont le collectif propose également le « Frexit » et d’autres mesures sociétales, a expliqué que le blocage du 10 septembre ne se traduirait pas par des manifestations violentes, mais plutôt par un « boycott » civique incluant des retraits massifs d’argent, le boycott de la carte bancaire et le soutien aux petits commerces.
La mobilisation a bénéficié d’une forte activité sur les réseaux sociaux, avec l’utilisation de comptes automatisés pour amplifier sa visibilité. Des voix se sont élevées pour qualifier cette dynamique d’« astroturfing », une technique donnant l’impression d’un mouvement spontané et populaire. Le fondateur de Telegram, Pavel Durov, a même exprimé sa « fierté » que sa messagerie serve d’outil d’organisation pour les contestations contre les « politiques ratées » d’Emmanuel Macron, suite à son arrestation en France en août 2024.
