Biarritz-Bayonne
Biarritz et Bayonne, deux villes basques distantes de seulement huit kilomètres, entretiennent une rivalité culturelle et historique palpable, du surf au rugby.

Le Figaro Magazine explore les antagonismes entre villes rivales, et cette fois-ci, ce sont Biarritz et Bayonne, deux joyaux du Pays Basque français, qui sont mises en lumière. Séparées par seulement huit kilomètres, ces villes cultivent des identités distinctes qui alimentent une rivalité fascinante et omniprésente, même sur les applications de rencontre !

Biarritz, ancien village de pêcheurs et chasseurs de baleines dès le VIIe siècle, s’est transformée en une station balnéaire chic et un haut lieu du surf. L’arrivée du chemin de fer en 1854, et surtout l’impulsion de Napoléon III qui y fit construire une résidence pour l’Impératrice Eugénie en 1855 (l’actuel Hôtel du Palais), ont ancré son statut de destination luxueuse. La ville est devenue un centre majeur de thalassothérapie depuis les années 1970 et attire sur ses plages de nombreux surfeurs et amateurs de soleil. Son ambiance est décrite comme plus moderne et « glamour », contrastant avec le caractère plus « médiéval » de Bayonne.

À l’inverse, Bayonne, située à l’intérieur des terres au confluent de l’Adour et de la Nive, est une cité portuaire historique. Son riche passé se manifeste à travers son architecture médiévale, ses rues étroites et ses quartiers distincts. Le quartier Saint-Esprit, sur la rive droite de l’Adour, a accueilli des Juifs fuyant l’Inquisition au XVIIe siècle, apportant avec eux le savoir-faire du chocolat, pour lequel Bayonne est toujours réputée. Petit Bayonne est le quartier culturel basque, abritant des musées tels que le Musée Basque et le Musée Bonnat.

La rivalité entre Biarritz et Bayonne est particulièrement évidente dans le domaine du rugby. Bien que l’équipe de Bayonne puisse être en difficulté, elle bénéficie d’un soutien passionné, tandis que l’équipe de Biarritz, souvent plus performante, est soutenue avec plus de détachement par ses habitants. Les discussions autour d’une éventuelle fusion des clubs, motivées par des raisons financières, ont toujours été rejetées, la fierté locale primant sur la pragmatisme. Malgré leurs différences, les habitants des deux villes partagent une fierté commune d’être Basques, et les deux villes offrent une immersion unique dans la culture basque.