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La provision pour participation aux bénéfices (PPB) des assureurs français a chuté de 15 milliards d'euros en trois ans, retrouvant son niveau de 2018. L'ACPR avait appelé à la redistribution de cette réserve, qui appartient aux assurés. Les principaux acteurs de la bancassurance ont participé à cette restitution.

La provision pour participation aux bénéfices (PPB) des compagnies d’assurance a enregistré une baisse significative, passant de 68,9 milliards d’euros en 2021 à 53,6 milliards d’euros en 2024. Cette diminution de plus de 15 milliards d’euros en trois ans ramène la réserve à son niveau de fin 2018 (53,9 milliards d’euros). Les assureurs avaient pourtant renforcé ce matelas financier pour faire face à la chute des taux obligataires, qui étaient même négatifs en 2020.

La PPB représente une fraction des gains financiers générés par les fonds en euros, que les compagnies mettent de côté avant de les redistribuer aux assurés. La loi oblige les assureurs à reverser au moins 90 % des bénéfices techniques et 85 % des bénéfices financiers à leurs clients dans les huit ans suivant la constitution de la réserve.

En janvier 2024, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) avait exprimé son souhait de voir cette réserve, qui appartient collectivement aux assurés, être redistribuée. Il semble que cet appel ait été entendu, puisque le taux de PPB a fléchi fin 2024, atteignant 4,3 % pour les contrats individuels (contre 4,9 % un an plus tôt) et 1,9 % pour les contrats collectifs (contre 2 % auparavant), selon les données de l’ACPR.

Une étude de Good Value for Money (GVfM) révèle que fin 2024, 60 % des PPB du marché étaient détenues par six acteurs majeurs de la bancassurance, dont Assurances du Crédit Mutuel, Banque Populaire Caisse d’Épargne et CNP Assurances. Ces groupes ont restitué 5 milliards d’euros de provisions en 2024 pour soutenir les taux servis. D’autres indicateurs, comme les plus-values latentes obligataires, immobilières et sur actions, restent des éléments clés à surveiller pour la santé financière des assureurs.