La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a de nouveau navigué entre les attentes des marchés et la nécessité d’une communication prudente lors de sa conférence de presse du 11 septembre. L’institution a, comme anticipé, maintenu ses taux d’intérêt directeurs inchangés pour la deuxième réunion consécutive, après une série de huit baisses en un peu plus d’un an. Le taux de dépôt reste ainsi à 2 %, un niveau stable depuis juin 2025.
Cette décision fait suite à un consensus unanime au sein du conseil des gouverneurs. Christine Lagarde a réaffirmé l’approche de la BCE, qui consiste à prendre des décisions « réunion par réunion » en se basant sur les données économiques disponibles. Cette flexibilité est d’autant plus cruciale que le climat économique actuel est marqué par des incertitudes persistantes. Parmi celles-ci, les tensions générées par la situation budgétaire française et les effets des taxes douanières instaurées par le président américain, Donald Trump, figurent en bonne place.
Interrogée sur l’impact de l’instabilité politique en France, Christine Lagarde a souligné que la BCE « ne commente pas un pays en particulier » mais qu’elle « surveille toujours l’évolution du marché » et que les obligations souveraines de la zone euro « fonctionnent sans heurts ». Elle a également exprimé sa confiance dans la capacité des décideurs politiques à réduire cette période d’incertitude. De même, la présidente de la BCE a mentionné la fin du processus de désinflation, indiquant que l’institution reste en bonne position, tout en insistant sur l’absence d’engagement sur une trajectoire de taux prédéterminée.
Les projections économiques révisées par les services de la BCE montrent une inflation totale moyenne de 2,1 % en 2025, 1,7 % en 2026 et 1,9 % en 2027. La croissance économique est quant à elle revue à la hausse pour 2025, atteignant 1,2 %, avant de s’établir à 1 % en 2026 et 1,3 % en 2027. Face à ces données et aux incertitudes mondiales, notamment les possibles répercussions des taxes douanières américaines qui ont déjà provoqué des remous sur les marchés internationaux plus tôt dans l’année, la BCE maintient une posture de grande prudence.
