
François Bayrou a entamé une série de consultations politiques cruciales ce lundi 1er septembre, une semaine avant le vote de confiance qu’il sollicitera de l’Assemblée nationale. Ce vote, axé sur la question budgétaire, pourrait bien sceller le sort de son gouvernement, étant donné un rapport de force particulièrement défavorable au Premier ministre.
Le chef du gouvernement recevra divers représentants, incluant ceux du Parti communiste français (PCF) dès lundi, suivis des partis de la coalition présidentielle, de Place publique (Raphaël Glucksmann), du Rassemblement national, de l’Union des droites pour la République (Éric Ciotti) et du groupe centriste LIOT. Le Parti socialiste (PS) se rendra à Matignon jeudi, de même que l’Union des démocrates et indépendants. Cependant, La France insoumise et Les Écologistes ont décliné l’invitation.
Ayant surpris en annonçant ce vote de confiance pour le 8 septembre, avant même les discussions budgétaires, François Bayrou est plus que jamais en sursis à Matignon. Il a défendu sa démarche dimanche sur les chaînes d’information, insistant sur le fait que l’enjeu n’est pas son poste, mais l’avenir de la France. Il estime qu’« aucune politique courageuse [n’est] possible » sans un « accord minimal » sur le « diagnostic » budgétaire.
Cette décision a cependant semé le trouble, même au sein de son propre camp. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a regretté le manque de dialogue estival et les « mots maladroits » du Premier ministre envers les oppositions en « vacances ». Elle a également appelé François Bayrou à abandonner la suppression des deux jours fériés, une mesure qui a « trop braqué les Français », et à envisager plutôt une augmentation des impôts pour les hauts revenus.
Sur la scène européenne, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a exprimé sa préoccupation quant aux « risques de chute de gouvernement dans tous les pays de la zone euro », soulignant leur impact évident sur l’économie et l’appréciation des risques-pays par les marchés financiers.
Les chances de compromis semblent minces, d’autant plus que François Bayrou a jugé que les propositions budgétaires du PS ne feraient « rien » pour réduire l’endettement. Le Parti socialiste, qui se dit prêt à prendre la suite en cas de chute du gouvernement, propose un budget alternatif visant à réduire le déficit de 21,7 milliards d’euros en 2026, contre les 44 milliards visés par le gouvernement. Ce plan socialiste inclut 14 milliards d’euros d’économies et 26,9 milliards de recettes nouvelles, ciblant principalement les grandes fortunes. Pour rappel, le projet initial de François Bayrou, présenté le 15 juillet, prévoyait un effort de 43,8 milliards d’euros, avec des mesures comme l’« année blanche fiscale », le gel des prestations sociales, et la controversée suppression de deux jours fériés.
En cas de vote négatif le 8 septembre, François Bayrou devra présenter la démission de son gouvernement.