
À cinq jours du vote de confiance à l’Assemblée nationale, le Premier ministre François Bayrou multiplie les apparitions médiatiques. Sur BFM-TV et RMC, il s’est dit « prêt à discuter avec [les socialistes] sur tout, y compris sur le travail », et a appelé à une collaboration de « toutes les forces politiques » pour « construire l’avenir ensemble ».
Concernant la suppression de deux jours fériés, M. Bayrou a réaffirmé sa volonté d’examiner « toute solution » alternative, sans pour autant garantir un renoncement. Il a également défendu la restriction des soins de l’aide médicale d’État pour les sans-papiers comme une « mesure de bon sens ».
Le Premier ministre, se voulant « réaliste » mais non « défaitiste », a insisté sur l’« intérêt national » face à une situation mondiale « grave et urgente », exhortant les députés à le maintenir à Matignon et à éviter l’« instabilité ». Il a écarté l’idée qu’une dissolution apporterait « plus de clarté » en cas de non-obtention du vote de confiance, laissant cette décision au Président de la République.
Les réactions politiques sont mitigées. Jérôme Guedj (PS) a jugé que François Bayrou avait « raté le coche », tandis que Florence Portelli (Les Républicains) a dénoncé une « méthode désastreuse ». Jordan Bardella (RN) a publié une lettre aux entreprises, affirmant que le RN « est le garant de la stabilité économique » et justifiant ainsi un vote contre la confiance.
Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a évoqué des compromis « inévitables » avec les socialistes sur le budget si Bayrou échoue. Ces derniers proposent une réduction de déficit deux fois moindre que le gouvernement, mais M. Lombard voit toujours une « marge de discussion ». Olivier Faure (PS) s’est dit « à la disposition évidemment du chef de l’État » pour des postes gouvernementaux, une idée rejetée par Gérard Larcher (LR).