French-debt-young-generation
Le Premier ministre François Bayrou dénonce une dette française jugée "immorale" qui pèse sur les jeunes, accusant les générations précédentes d'irresponsabilité. Il compare la situation à un "esclavage" pour les futures générations.

Le Premier ministre François Bayrou s’est indigné jeudi lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (LaREF) de la charge de la dette française, qu’il juge imposée aux jeunes générations. Il a fermement dénoncé l’attitude des générations précédentes, qu’il accuse d’avoir encouragé l’envolée de l’endettement national, créant ainsi une situation « immorale ».

Lors de son discours, le chef de l’exécutif a mis en garde contre les « sacrifices » qu’engendre une dette incontrôlable, citant les exemples de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal, où des coupes ont été faites dans les retraites et les salaires de la fonction publique, et des impôts comme la TVA ont été augmentés. Ces mesures pèsent lourdement sur les « plus faibles, des plus fragiles », a-t-il affirmé.

François Bayrou a également souligné le sort des jeunes, qu’il estime « réduits en esclavage » par l’obligation de rembourser pendant des décennies les emprunts contractés « le cœur léger » par leurs aînés. Il a vivement critiqué ceux qui, selon lui, ont réussi à convaincre les jeunes de demander « encore plus de dettes », établissant un parallèle avec l’œuvre de George Orwell, « 1984 », et sa célèbre phrase : « La liberté, c’est l’esclavage ». Pour lui, cette « guerre de générations » est un symptôme de la « désinvolture de notre époque » face à ses responsabilités.

Interrogé après son intervention, le Premier ministre a insisté sur la responsabilité des « boomers », qui ont « profité de l’aisance de l’après-guerre », et devraient être les premiers à œuvrer pour réduire la dette. Ces déclarations font écho à celles de la veille sur TF1, où il avait déjà pointé du doigt les « boomers » et les « partis politiques » pour le « confort » desquels la dette continue d’augmenter.

Ces propos ont suscité des réactions contrastées. Si Laurent Jacobelli du RN a défendu les retraités sur BFMTV, de nombreux internautes ont salué la franchise du Premier ministre, certains y voyant l’ouverture d’un débat nécessaire. Des mouvements comme « C’est Nicolas qui paie » encouragent d’ailleurs cette prise de position, appelant à une réduction des « retraites géantes des boomers ».