
L’ancien président irakien Barham Saleh, une figure politique kurde respectée, a été désigné pour diriger le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Cette nomination a été confirmée par une source onusienne à l’Agence France-Presse, ce vendredi 12 décembre. Le Secrétariat général de l’ONU a proposé son nom à l’Assemblée générale, qui devrait entériner cette décision en vue de sa prise de fonction en janvier, succédant ainsi à l’Italien Filippo Grandi.
Cette désignation intervient alors que plusieurs personnalités avaient également soumis leur candidature, parmi lesquelles Anne Hidalgo, maire de Paris, et Jesper Brodin, directeur général sortant d’Ikea. Barham Saleh, âgé de 65 ans, prendra les rênes du HCR à un moment critique. L’organisation est confrontée à une crise humanitaire sans précédent : le nombre de personnes déplacées de force à travers le monde a doublé en une décennie. Parallèlement, le financement de l’aide internationale subit une réduction drastique, accentuée par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche cette année.
Face à ces coupes budgétaires, le HCR a déjà dû faire face à des mesures difficiles, réduisant ses effectifs de plus d’un quart depuis le début de l’année, ce qui représente près de 5 000 collaborateurs. Diplômé du Royaume-Uni, Barham Saleh est perçu comme un homme politique modéré. Il a participé aux autorités intérimaires mises en place après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003. Il a ensuite occupé des postes clés, notamment ministre de la planification, vice-premier ministre, et chef du gouvernement du Kurdistan jusqu’en 2011.
Fils d’un juge et d’une militante des droits des femmes, il a présidé l’Irak de 2018 à 2022, une fonction honorifique traditionnellement dévolue à un Kurde depuis 2005. Barham Saleh est également connu pour son engagement en faveur de l’éducation, ayant milité pour l’implantation de l’université américaine d’Irak à Souleimaniyé.






