Bao-Fan-portrait
Le banquier star de la tech chinoise, Bao Fan, a été libéré après deux ans de disparition. Son absence avait symbolisé la reprise en main du secteur financier par Pékin.

Le célèbre banquier Bao Fan, figure emblématique de la tech chinoise, a retrouvé sa liberté, selon des informations confirmées samedi par un ancien collègue. Sa disparition, survenue il y a deux ans, avait coïncidé avec une période de reprise en main musclée du secteur financier par les autorités de Pékin. Connu pour ses relations privilégiées avec les dirigeants des géants chinois de la technologie, Bao Fan jouissait d’une grande notoriété dans le monde de la finance.

Avant sa mystérieuse disparition, Bao Fan, âgé de 54 ans, avait joué un rôle clé dans plusieurs introductions en Bourse majeures, notamment celle du spécialiste du commerce électronique JD.com. Il est également l’architecte de la fusion historique en 2015 entre Didi, le leader local des VTC, et son concurrent de l’époque, Kuaidi Dache.

Sa volatilisation en février 2023 avait eu lieu en plein cœur d’une vaste campagne de répression visant plusieurs personnalités influentes du monde de la finance. China Renaissance, sa firme, avait initialement déclaré être sans contact avec lui, avant d’indiquer que son dirigeant « coopérait » avec les autorités dans le cadre d’une enquête. Cet événement était devenu un symbole de la volonté de Pékin de resserrer son emprise sur les secteurs de la technologie et de la finance. Un ex-collègue, resté en contact avec la banque d’investissement de Bao Fan, a confirmé sa libération à l’AFP ce samedi, corroborant les révélations du média Caixin de vendredi.

Ces derniers mois, le Parti-État chinois a cherché à apaiser ses relations avec le secteur privé, dans un contexte économique marqué par une consommation atone et des tensions commerciales et technologiques persistantes avec Washington. En février, le président Xi Jinping avait rencontré d’importantes figures du secteur privé, dont Jack Ma d’Alibaba, Pony Ma de Tencent et Lei Jun de Xiaomi, signe d’une volonté de réconciliation. Une loi visant à encourager l’initiative privée a même été mise en œuvre quelques mois plus tard, témoignant de ce réajustement stratégique.