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Le CNOSF et le CPSF dénoncent une baisse de 17,6 % des crédits alloués au sport, qualifiant cette décision d'« injuste et dangereuse ». Ils appellent à la mobilisation pour préserver l'héritage des Jeux de Paris.

Le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) ont vivement réagi aux récentes annonces budgétaires du Premier ministre, François Bayrou. Ils dénoncent une baisse de 17,6 % des crédits alloués au sport, à la jeunesse et à la vie associative, qualifiant cette décision d’« incompréhensible, injuste et dangereuse » et de « contresens historique ».

Les deux instances reconnaissent la nécessité d’un effort budgétaire général, mais estiment que le sport est traité avec « mépris ». Elles soulignent que le sport est une « politique publique de première nécessité » et que cette nouvelle coupe marque un « véritable abandon », à contre-courant de l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Amélie Oudéa-Castéra, élue à la présidence du CNOSF le 19 juin et ancienne ministre des sports, a insisté sur le fait que le monde du sport ne peut pas être une simple « variable d’ajustement budgétaire », surtout après avoir si bien représenté la France lors des Jeux de Paris.

Depuis septembre 2024, le budget des sports est en constante diminution, créant des tensions croissantes entre l’exécutif et les acteurs du milieu. En janvier, le Sénat avait déjà rejeté un amendement gouvernemental visant à annuler 34,3 millions d’euros de crédits pour le sport en 2025. De nombreux élus, fédérations et athlètes avaient alors alerté sur les risques de cette situation. Le CNOSF et le CPSF rappellent que le secteur a déjà « rendu » près de 300 millions d’euros en 2024 et ne représente que 0,10 % du budget global de l’État, soit une part « très minime ».

La décision annoncée en juin de restreindre les critères d’éligibilité au Pass’Sport, en excluant les 6-13 ans, a également provoqué une forte indignation. L’association Ville et Banlieue a relayé une lettre ouverte signée par 133 élus, dénonçant une « mesure meurtrière pour l’accès au sport » et une « désertion de l’État ». Les deux comités appellent à une mobilisation générale de tous les acteurs du sport, des collectivités et des citoyens pour refuser ce « déclassement » et préserver l’héritage des Jeux, dont la promesse, selon eux, devrait vivre bien au-delà d’un seul été.