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L'Autorité palestinienne, créée par les accords d'Oslo pour une transition de cinq ans, peine à établir un État palestinien. Fragilisée par sa dépendance envers Israël et une impopularité grandissante, elle navigue entre un pouvoir limité et un territoire morcelé.

Le processus de paix d’Oslo (1993-1995) visait à établir une solution à deux États au Moyen-Orient : l’État d’Israël, existant depuis 1948, et un État palestinien à construire, regroupant la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est. Pour permettre l’émergence de cet État palestinien, une structure de gouvernance transitoire a été mise en place, connue sous le nom d’Autorité palestinienne (AP). Initialement prévue pour cinq ans, cette entité, principalement composée de mouvements d’indépendance palestiniens comme le Fatah, est toujours en place trois décennies plus tard, sans qu’un État palestinien autonome et stable n’ait vu le jour.

L’Autorité palestinienne est l’organe exécutif de l’autonomie palestinienne, issue des accords d’Oslo de 1993. Son rôle était de centraliser les pouvoirs et de préparer la création d’un État palestinien indépendant. Israël a transféré à l’AP la gestion d’une quarantaine d’activités essentielles dans les zones qu’elle administre, telles que l’éducation, la santé, le commerce, l’industrie et l’agriculture.

Cependant, le pouvoir de l’Autorité palestinienne est confronté à de nombreuses limites, notamment une dépendance persistante envers Israël et une impopularité croissante au sein de la population palestinienne. L’émiettement des territoires sous son contrôle, la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie, et l’absence d’élections depuis 2006 contribuent à cette fragilité. L’AP est également critiquée pour sa coopération sécuritaire avec Israël et pour des accusations de corruption. En mai 2025, un sondage du Palestinian Center for Policy and Survey Research révélait que seul un Palestinien sur cinq se disait satisfait de la présidence de Mahmoud Abbas, et 81% des interrogés souhaitaient sa démission.

La division politique et territoriale, avec le Hamas contrôlant la bande de Gaza depuis 2007, affaiblit également l’autorité de l’AP, qui n’a pas remis les pieds à Gaza depuis cette date. De plus, elle ne peut bloquer l’expansion des colonies israéliennes, ce qui limite son action et érode la confiance de la population.