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La France est confrontée à une équation budgétaire complexe due à l'austérité, la baisse des recettes fiscales et l'explosion de la dette. Le problème est aggravé par la faillite du système fiscal international et la concurrence fiscale débridée.

Face à la confirmation d’une nouvelle cure d’austérité par le gouvernement, l’équation budgétaire française se révèle une fois de plus complexe. Cette situation s’explique par une baisse continue des recettes fiscales, un déficit public structurel et une dette publique en augmentation constante. Les solutions proposées, telles que des coupes budgétaires massives de plus de 40 milliards d’euros cette année, sont critiquées pour leur inefficacité et leur impact négatif sur les services publics, accentuant les inégalités sociales.

L’inefficacité de ces mesures est attribuée en partie à l’ignorance d’un problème fondamental : la défaillance du système fiscal international. La crise budgétaire française résulte d’une conjonction de dynamiques nationales et internationales qui affaiblissent sa souveraineté fiscale.

Au niveau national, des choix fiscaux ont érodé la progressivité du système. L’abolition de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), la réduction de l’impôt sur les sociétés et les avantages fiscaux accordés aux plus aisés ont gravement amputé les ressources de l’État, particulièrement depuis 2017.

Sur le plan international, la mondialisation financière a favorisé une concurrence fiscale débridée entre les États. Cette compétition a encouragé la mobilité du capital et l’évasion fiscale massive des multinationales et des individus fortunés. Ces pratiques représentent une perte financière considérable, estimée à près de 500 milliards de dollars à l’échelle mondiale, dont environ 33 milliards pour la France.

Les racines de la crise budgétaire française dépassent donc les frontières nationales, s’ancrant dans l’échec d’un système fiscal international obsolète. Incapable de s’adapter à une économie mondialisée et numérisée, ce système perpétue l’opacité financière, bénéficiant aux paradis fiscaux où une grande partie des bénéfices des multinationales et de la richesse des ultrariches est dissimulée.