
Dès le 1er août 2025, les factures de gaz et d’électricité des ménages français subiront un changement majeur : la TVA sur les abonnements passera de 5,5% à 20%. Cette mesure, inscrite dans le budget 2025, vise à harmoniser la fiscalité française avec les directives de l’Union européenne, qui exige un taux de TVA uniforme pour un même service.
Jusqu’à présent, la France appliquait une TVA réduite sur la part fixe de l’abonnement et un taux normal sur la consommation. L’Union européenne juge cette distinction non conforme, imposant un taux unique pour l’ensemble du service.
Craignant une flambée des factures, la CGT Énergie avait demandé au gouvernement de renoncer à cette hausse, proposant un alignement du taux à 5,5% sur l’ensemble de la facture. Selon le syndicat, passer à 20% transforme l’électricité et le gaz d’un bien de première nécessité en un bien marchand.
Le ministère de l’Industrie a néanmoins assuré que l’impact moyen sur les consommateurs serait « neutre », grâce à des mesures compensatoires. Il s’agit notamment d’une baisse de l’accise énergétique de 11% (taxe sur le kWh), et pour l’électricité spécifiquement, d’une réduction de 2,5% du TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité).
Malgré ces compensations, l’étude du conseiller énergétique Hello Watt indique que les petits consommateurs seront les plus pénalisés. Pour un foyer consommant 500 kWh d’électricité par an, la facture augmenterait de 5,6%, soit environ 1 euro par mois. À l’inverse, les consommateurs d’électricité dépassant 3300 kWh par an pourraient voir leur facture stable, voire légèrement diminuer (jusqu’à -1,5% pour 10 000 kWh/an). La consommation moyenne d’électricité par personne en France est de 2223 kWh par an. Pour le gaz, l’impact sera plus marqué pour les petits consommateurs, avec des augmentations estimées entre 15 et 35 euros par an.