
Un an après la tentative d’assassinat de Donald Trump à Butler, en Pennsylvanie, le 13 juillet 2024, le Service Secret américain a publié un rapport d’auto-évaluation accablant. Ce document révèle des failles majeures dans le dispositif de sécurité, qualifiant l’agence de « bureaucratique, complaisante et statique » face à un environnement sécuritaire de plus en plus complexe.
Lors de cet événement, une balle a tué un participant et une autre a effleuré l’oreille de l’ancien président. Le tireur, Thomas Matthew Crooks, 20 ans, a été abattu par les tireurs d’élite. En conséquence, Matt Quinn, le directeur adjoint de l’agence, a annoncé la suspension de six agents chargés de la protection de Trump à l’époque, pour des durées allant de 10 à 42 jours avec retenue de salaire. La directrice de l’époque, Kimberly Cheatle, avait démissionné dix jours après l’attentat.
Le rapport souligne une sécurité gravement défaillante. Thomas Matthew Crooks a pu s’installer sur un toit à moins de 150 mètres de la scène sans être repéré à temps. Une enquête précédente avait révélé que ce toit n’était pas sécurisé, malgré une alerte de menace longue portée. Le tireur avait été repéré 90 minutes avant les tirs, mais aucune action décisive n’a été entreprise. Le Secret Service avait délégué la surveillance du bâtiment aux forces locales, qui ne l’avaient pas sécurisé. De plus, le système de détection de drones était inopérant à cause de « problèmes de connectivité ».
Au-delà des défaillances sécuritaires, les motivations de Thomas Crooks restent un mystère. Décrit comme solitaire et harcelé au lycée, il n’a laissé aucune revendication claire. Le FBI a découvert des centaines de recherches en ligne sur l’attentat contre JFK, la configuration du Butler Farm Show, et la fabrication d’explosifs. Son profil politique semble contradictoire, ayant adhéré au parti républicain mais ayant fait un don à une association progressiste. Les enquêteurs parlent d’un acte solitaire radicalisé, sans exclure d’autres influences.
Paradoxalement, cette tentative d’assassinat a renforcé la stature de Donald Trump. Immédiatement après l’attaque, ensanglanté, il s’est relevé en criant « Fight! Fight! Fight! », une image devenue virale et immortalisée dans un tableau à la Maison-Blanche. L’événement a également eu un effet électoral significatif, relançant l’intérêt pour Trump, y compris chez des électeurs modérés. De nombreuses personnalités, dont Elon Musk et Mark Zuckerberg, ont annoncé leur soutien. Un livre récent de la journaliste Salena Zito affirme que cet événement a ravivé chez Trump une détermination encore plus forte.