
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a solennellement déclaré jeudi que le Royaume-Uni devait « vaincre » la montée de l’antisémitisme. Cette intervention télévisée fait suite à une attaque dévastatrice survenue devant une synagogue à Manchester, dans le nord-ouest de l’Angleterre, le jour de Yom Kippour, la fête la plus sainte du judaïsme. Deux membres de la communauté juive locale ont perdu la vie et trois autres personnes ont été gravement blessées. L’assaillant, identifié comme Jihad Al-Shamie, un citoyen britannique d’origine syrienne de 35 ans, a été abattu par la police après avoir percuté des fidèles avec sa voiture et les avoir attaqués au couteau.
Keir Starmer a souligné que cette haine n’était « pas une haine nouvelle » mais un phénomène que les Juifs ont toujours vécu, et qui « monte une fois de plus ». Il a affirmé que « la Grande-Bretagne doit la vaincre une fois de plus », insistant sur le fait que l’assaillant a « attaqué des Juifs parce qu’ils étaient Juifs ». Selon la police du Grand Manchester, Jihad Al-Shamie n’avait jamais été signalé au programme national de prévention de l’extrémisme. Trois autres suspects – deux hommes d’une trentaine d’années et une femme d’une soixantaine d’années – ont été placés en garde à vue, soupçonnés de « commission, préparation et incitation à commettre des actes terroristes ».
L’attaque s’est déroulée à Heaton Park, un quartier du nord de Manchester. L’agresseur a dirigé sa voiture sur des personnes à l’extérieur de la synagogue avant d’utiliser un couteau. Heureusement, il n’a pas pu pénétrer dans le lieu de culte « grâce au courage du personnel de sécurité et des fidèles à l’intérieur », a précisé la police. L’assaillant portait un gilet s’apparentant à un engin explosif, mais celui-ci s’est avéré « non opérationnel ». Les forces de l’ordre l’ont neutralisé par balles sept minutes seulement après le signalement de l’attaque.
En réponse à cet acte, des « moyens de police supplémentaires » sont déployés pour renforcer la sécurité des synagogues à travers le Royaume-Uni. Cette attaque s’inscrit dans un contexte de recrudescence des actes antisémites au Royaume-Uni. L’organisation Community Security Trust (CST) a recensé 1 521 incidents antisémites au cours du premier semestre 2025, un chiffre alarmant, bien que légèrement en baisse par rapport au record de 2024. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a condamné une « attaque barbare », tandis que le roi Charles III s’est dit « profondément choqué et attristé ». En France, Emmanuel Macron a également dénoncé une « attaque terroriste antisémite », et le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets de renforcer la sécurité des lieux fréquentés par la communauté juive sur le territoire.