
Les assureurs en France sont de plus en plus dépassés par l’augmentation des risques climatiques, entraînant des pertes financières significatives. Cette situation critique se traduit par des difficultés croissantes pour de nombreuses communes françaises à assurer leurs biens, leurs contrats n’étant parfois pas renouvelés à échéance. Ivan Bourasseau, du courtier Verspieren, qualifie la situation d’« explosive », soulignant que les assureurs procèdent désormais à un tri sélectif des risques.
L’agglomération de Foix-Varilhes a récemment été confrontée à cette réalité. L’assureur allemand VHV Assurance a résilié unilatéralement son contrat en mai, causant une grande inquiétude, d’autant plus que cette compagnie était la seule à avoir répondu à leur appel d’offres en 2022. VHV Assurance est présente sur le marché français depuis une dizaine d’années et se spécialise dans les risques d’entreprise.
La multiplication des catastrophes naturelles est la raison principale de ce désengagement des assureurs, qui peinent à maîtriser les risques et enregistrent des pertes importantes. Le coût des sinistres climatiques a atteint 6,5 milliards d’euros pour les assureurs français en 2023, la plaçant comme la troisième année la plus coûteuse après 1999 et 2022. Ce coût annuel moyen a fortement augmenté, passant de 2,7 milliards d’euros entre 2000 et 2008 à 6 milliards d’euros depuis 2020.
Les émeutes urbaines survenues au début de l’été ont également aggravé la situation, coûtant 730 millions d’euros aux assureurs. Ce montant représente un quasi-quadruplement par rapport aux émeutes de 2005. Les dommages aux biens des professionnels et des collectivités locales ont représenté une part importante de ce coût. Face à cette escalade des sinistres, le dérèglement climatique est désormais considéré comme le premier risque pour les assureurs, à l’instar des cyberattaques. Cela se traduit par une hausse significative des tarifs d’assurance habitation, qui ont augmenté de 40% depuis 2010.