
Pour la cinquième année consécutive, les entreprises françaises devront faire face à une augmentation significative de leurs tarifs d’assurance en 2024. Cette tendance, qui se confirme année après année depuis 2019, s’annonce particulièrement délicate dans un contexte économique marqué par un ralentissement et une inflation persistante. Les augmentations prévues en 2024 devraient d’ailleurs surpasser le taux d’inflation.
Cette escalade tarifaire s’explique par une multitude de facteurs. L’inflation impacte directement les coûts de réparation, renchérissant ainsi les indemnisations versées par les assureurs. De plus, la multiplication des catastrophes naturelles, dont le coût pour les assureurs ne cesse de croître (140 milliards de dollars en 2024, troisième année la plus coûteuse depuis 1980), pèse lourdement sur les primes. Les risques géopolitiques grandissants contribuent également à cette situation tendue.
La politique tarifaire des réassureurs, les « assureurs des assureurs », joue aussi un rôle majeur. Après des années difficiles, les réassureurs ont retrouvé une forte profitabilité et ont durci leurs conditions tarifaires, notamment sur le segment des catastrophes naturelles. Cette situation appelle à une réflexion approfondie sur les modèles d’assurance professionnelle, d’autant plus que les prévisions pour 2025 annoncent des hausses encore plus importantes, pouvant atteindre 12 à 20% pour certaines primes.
En détail, les augmentations moyennes pour 2024 sont estimées à +7% pour les assurances professionnelles. La mutuelle et la prévoyance professionnelle connaissent des hausses respectives de 9% et 8%, impactées par la réforme 100% santé et la hausse des dépenses de santé. L’assurance automobile professionnelle augmente de 4%, tandis que l’assurance cyber et fraude grimpe de 8%.