
L’obtention d’un crédit immobilier représente une étape majeure, mais maîtriser son coût global est essentiel. L’assurance de prêt, bien que souvent perçue comme un simple accessoire, peut représenter jusqu’à 10 % du montant total emprunté. Bien que théoriquement facultative, elle est systématiquement exigée par les établissements prêteurs. Plutôt que de se contenter du contrat de groupe proposé par la banque, qui est rarement le plus avantageux, il est possible de réduire cette dépense en faisant jouer la concurrence entre les assureurs.
Le cadre législatif français a progressivement libéralisé l’assurance emprunteur, offrant aux consommateurs davantage de flexibilité. La Loi Lagarde de 2010 a marqué une première étape en permettant de choisir son assurance dès la souscription du prêt, via la délégation d’assurance. La Loi Hamon de 2014 a ensuite introduit la possibilité de résilier son contrat d’assurance dans les 12 mois suivant la signature de l’offre de prêt. L’amendement Bourquin de 2017 a étendu cette faculté en autorisant la résiliation annuelle à la date anniversaire du contrat.
La Loi Lemoine, promulguée en février 2022 et pleinement effective depuis septembre 2022, a révolutionné le marché de l’assurance emprunteur. Elle permet désormais à tout emprunteur de résilier son contrat à tout moment, sans frais ni justification, et ce, pendant toute la durée du crédit. Cette avancée majeure vise à renforcer la concurrence et à faire baisser les tarifs. Cependant, malgré ces dispositions, de nombreuses banques se montrent encore réticentes à faciliter le changement, cherchant à préserver leurs marges significatives sur ce produit. Elles peuvent employer des tactiques dilatoires ou exiger des documents non nécessaires, voire invoquer une non-équivalence des garanties. Face à ces pratiques, il est recommandé de faire appel à un courtier spécialisé qui saura naviguer ces obstacles et s’assurer que le nouveau contrat présente des garanties au moins équivalentes à l’ancien.
En agissant ainsi, les emprunteurs peuvent réaliser des économies substantielles sur le coût total de leur crédit immobilier. La démarche est simplifiée : après avoir trouvé une nouvelle assurance aux conditions plus avantageuses, il suffit de faire valider ce nouveau contrat par l’organisme prêteur. La banque dispose alors d’un délai légal de 10 jours pour accepter, à condition que les garanties soient équivalentes. Si elle refuse de manière injustifiée ou dépasse le délai, l’emprunteur dispose de recours, y compris en saisissant un médiateur ou en ayant recours à la justice.