
Près d’un tiers (32%) des associations françaises envisagent de réduire leur masse salariale en raison de difficultés financières. Cette situation alarmante est principalement imputable à la baisse des subventions publiques et aux retards dans leur attribution, selon une enquête récente du Mouvement associatif. Le budget 2025 de l’État a entraîné des coupes budgétaires significatives, impactant directement le tissu associatif.
Des collectivités territoriales, comme les régions Pays-de-la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes, ont également annoncé des réductions drastiques de leurs aides, accentuant la pression sur ces structures. Pour faire face, la majorité des associations prévoient de ne pas remplacer les départs et de reporter les recrutements. Plus préoccupant encore, environ 8% d’entre elles envisagent des licenciements, menaçant la stabilité de l’emploi dans un secteur qui représente 1,8 million de salariés.
Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif, qualifie cette période de « crise extrêmement difficile à traverser ». L’enquête révèle qu’un tiers des associations disposent d’une trésorerie inférieure à trois mois, les rendant extrêmement vulnérables aux retards de paiement des subventions. L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) avait déjà alerté en octobre dernier sur la possible destruction de 186 000 emplois dans le secteur, si les crédits du budget 2025 venaient à baisser.
Les conséquences de ces restrictions sont multiples : 24% des 5 557 associations ayant répondu à l’enquête sont déjà « significativement impactées », se traduisant par la diminution ou l’annulation d’activités, l’augmentation des cotisations pour les usagers, ou la recherche active de financements complémentaires. Cette crise met en péril des missions essentielles, notamment dans les domaines de la culture, du sport, de l’aide sociale et de l’insertion, affectant directement les populations qui dépendent de ces services.