
Deux associations normandes d’aide aux personnes en difficulté, Emergence-s et le CAPS, se retrouvent devant le tribunal de commerce de Rouen. Emergence-s, une structure de 390 salariés en redressement judiciaire depuis mars, sollicite une prolongation de six mois de sa période d’observation afin de mettre en œuvre son plan d’assainissement. Le CAPS, fort de 50 ans d’existence, demande quant à lui son placement en redressement judiciaire.
Pierre-Edouard Magnan, repreneur d’Emergence-s, souligne que cette situation est révélatrice d’une tendance plus large. Selon lui, les pouvoirs publics réduisent drastiquement les financements alloués aux associations venant en aide aux plus précaires. Il estime que, contrairement aux années précédentes où les déficits étaient comblés, l’aide aux populations vulnérables est désormais délaissée car « politiquement, aider les pauvres ne rapporte rien ».
Ces deux cas ne sont pas isolés. Benoît Hamon, président d’ESS France, l’organisation de défense de l’économie sociale et solidaire, alerte sur les difficultés rencontrées par l’ensemble du monde associatif. Face à cette situation alarmante, les associations appellent à une journée de mobilisation nationale le 11 octobre. Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif, insiste sur l’importance de ne pas sacrifier le tissu associatif face aux coupes budgétaires.
Cette conjoncture met en lumière la fragilité croissante des structures essentielles à la cohésion sociale, qui jouent un rôle crucial dans le soutien aux populations les plus défavorisées. Les conséquences de ces restrictions budgétaires pourraient être désastreuses pour des milliers de personnes dépendantes de ces services. Il est impératif de trouver des solutions durables pour garantir la pérennité de ces acteurs vitaux de l’aide sociale.