
Ivan Voronytch, un colonel du Service de Sécurité d’Ukraine (SBU), a été abattu de cinq balles ce jeudi matin aux alentours de 8 heures, alors qu’il sortait de son appartement à Kiev. L’agresseur a utilisé un pistolet muni d’un silencieux, rendant l’opération particulièrement discrète. Le SBU a confirmé l’ouverture d’une enquête criminelle, mobilisant ses services et la police ukrainienne pour élucider les circonstances de ce crime et identifier les responsables. Cet événement est d’autant plus marquant qu’il est relativement rare de voir de telles attaques en plein jour dans la capitale ukrainienne, même en temps de guerre.
Selon le média ukrainien indépendant Ukrainska Pravda, citant des sources internes au SBU, la victime est bien le colonel Ivan Voronytch. Des images de vidéosurveillance non identifiées, diffusées sur des chaînes Telegram ukrainiennes, montrent un homme cagoulé tirer sur un individu près d’un parking avant de prendre la fuite. La police a confirmé avoir découvert le corps d’un homme présentant une blessure par balle et s’efforce d’établir tous les détails de l’incident.
Roman Chervinsky, un ancien officier des renseignements ukrainiens, a déploré la mort d’Ivan Voronytch, un homme de 51 ans qui avait pris les armes contre la Russie dès l’annexion de la Crimée en 2014. Selon lui, Voronytch était le chef de la 1re division du 16e département du Centre des opérations spéciales du SBU, impliqué dans des missions cruciales de lutte antiterroriste et d’opérations spéciales contre la Russie. Chervinsky a rendu hommage à un « officier humble, patriote et honnête » qui, selon Yuriy Mykhalchyshyn, officier du régiment Azov et ancien du SBU, était en guerre contre les occupants russes depuis 2014. Voronytch était notamment spécialisé dans le contre-espionnage et la sécurité face aux menaces extérieures.
Côté russe, la nouvelle a été accueillie avec satisfaction. Alexandre Kots, journaliste de guerre pour Komsomolskaya Pravda, a affirmé que « l’ennemi doit avoir peur sur son propre territoire » et a accusé Ivan Voronytch d’être « directement lié à l’organisation d’attentats terroristes en Russie ». La chaîne Telegram Rybar, proche de l’armée russe, a évoqué de « nombreux motifs » pour l’élimination de cet agent, n’excluant pas une lutte interne au sein du SBU. Cet assassinat s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes où Ukrainiens et Russes s’accusent mutuellement d’assassinats ciblés de responsables militaires et politiques, de sabotages et d’espionnage, comme en témoignent les décès de Daria Douguina en 2022 ou de Maxime Fomine en 2023.