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Le dispositif d'arrêts de travail sans jour de carence pour suspicion de Covid-19 est jugé sévèrement par l'iFRAP, soulevant des questions sur son coût et la pertinence de l'auto-diagnostic.

Le « Macronomètre », un observatoire des réformes gouvernementales de la Fondation iFRAP en partenariat avec Le Figaro, a récemment évalué à 4/10 le dispositif permettant aux salariés de se placer en arrêt de travail sans jour de carence en cas de suspicion de Covid-19. Cette mesure, en vigueur depuis le 10 janvier, vise à faciliter l’isolement et le dépistage pour les personnes présentant des symptômes ou ayant été en contact avec un cas positif.

Pour bénéficier de cet arrêt dérogatoire, les actifs ne pouvant télétravailler doivent effectuer une déclaration sur le site declare.ameli.fr. Ils y attestent de leur situation et s’engagent à réaliser un test de dépistage dans les deux jours. Un justificatif est immédiatement téléchargeable pour l’employeur. Les indemnités journalières sont versées pour la période allant de la déclaration au résultat du test, dans la limite de quatre jours, et sont conditionnées à la réalisation effective du test. En cas de test négatif, l’arrêt est levé. Si le test est positif, l’Assurance maladie contacte la personne pour le traçage des contacts et la prolongation de l’arrêt.

Contrairement au secteur privé, les fonctionnaires étaient initialement soumis aux jours de carence. Pour contourner la question du secret médical, une plateforme d’autodéclaration a été mise en place, permettant aux agents de bénéficier d’une autorisation spéciale d’absence et d’être exonérés du jour de carence. Ce système repose sur la confiance et un engagement à réaliser le test.

Malgré la fluidité apparente du système, des interrogations subsistent concernant les moyens de contrôle de l’Assurance maladie pour prévenir les abus. La décision de se passer du diagnostic médical direct est également pointée du doigt par certains, qui suggèrent de privilégier les téléconsultations. Le coût potentiel de ce dispositif interroge également. Avec environ 4 000 à 5 000 auto-arrêts maladie par jour, s’ajoutant aux 30 000 arrêts classiques, le gouvernement est appelé à communiquer sur ce coût pour sensibiliser les citoyens à la responsabilité collective.