
Le géant de la sidérurgie ArcelorMittal a annoncé la fermeture de ses activités d’acier long en Afrique du Sud, invoquant un marché en difficulté, des défaillances du système ferroviaire et des coupures d’électricité récurrentes. Cette décision intervient après des années de tentatives pour maintenir l’activité et l’échec des discussions avec le gouvernement pour trouver une solution pérenne avant la date butoir du 30 septembre.
L’activité de l’acier plat d’ArcelorMittal South Africa (AMSA), la filiale locale du groupe, restera quant à elle opérationnelle. L’acier plat est principalement utilisé dans les industries automobile, aéronautique et l’électroménager, tandis que les produits d’acier long, comme les fils, poutres, poutrelles, fers à béton et rails, sont destinés au secteur du bâtiment et des travaux publics. Un haut-fourneau à Newcastle a été temporairement mis en maintenance, et l’entreprise se prépare à réduire sa production d’acier long.
Le syndicat Solidarity estime que cette fermeture entraînera la perte de plus de 4 000 emplois, un chiffre qui a été revu à la hausse par rapport aux 3 500 initialement annoncés et pourrait même impacter l’usine de Vanderbijlpark, spécialisée dans l’acier plat. Le syndicat a mis en garde contre un « bain de sang en matière de licenciements » qui pourrait toucher de nombreuses industries, notamment en raison des droits de douane américains de 30 % imposés aux exportations sud-africaines d’acier. Willie Venter, secrétaire général adjoint de Solidarity, a déclaré que si de grandes entreprises comme AMSA ne peuvent plus survivre, le pays est « au bord d’une catastrophe industrielle ».
Le taux de chômage en Afrique du Sud, dépassant les 30 %, constitue déjà un frein majeur pour l’économie nationale. En juillet, AMSA avait déjà signalé une « demande modérée du marché, des perturbations ferroviaires et des coupures d’électricité », ainsi qu’une concurrence accrue des importations qui ont affecté près de 80 % de sa production locale. Ces défis structurels, incluant des coûts logistiques et énergétiques élevés, des importations à bas prix (notamment de Chine) et des infrastructures défaillantes, ont rendu l’activité non durable malgré les efforts de l’entreprise et les discussions avec le gouvernement.