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Une étude de Santé publique France révèle que les niveaux d'anxiété restent élevés en France, sans augmentation significative post-pandémie. Les femmes et les 25-64 ans sont les plus touchés.

Bien que la pandémie de Covid-19 ait eu un impact majeur sur la santé mentale mondiale, avec une hausse significative des troubles anxieux et dépressifs, la situation en France présente des nuances. Une étude récente de Santé publique France (SPF) révèle que, si la prévalence de l’anxiété est restée à des niveaux élevés, elle n’a pas forcément augmenté de manière drastique par rapport aux années précédant la pandémie.

La pandémie, marquée par des confinements, des couvre-feux et des restrictions, a certes engendré un stress collectif. Une étude publiée en octobre 2021 dans The Lancet montrait une augmentation de plus de 25 % des troubles anxieux et dépressifs au niveau mondial en 2020. En France, le Baromètre de SPF avait déjà constaté une hausse des épisodes dépressifs chez les adultes de moins de 75 ans, et particulièrement chez les 18-24 ans. Mais qu’en est-il de l’anxiété ?

Des chercheurs de SPF et de l’Hôpital Henri-Mondor ont examiné les données du Baromètre de Santé publique France de 2021 (4829 personnes) et de 2017 (6413 personnes) concernant les troubles anxieux. Les résultats de l’enquête de 2021 montrent que 12,5 % des participants présentaient un état anxieux. Les femmes étaient trois fois plus touchées (18,2 %) que les hommes (6,4 %), un écart possiblement lié à une plus grande exposition aux facteurs de stress et à une expression plus aisée des émotions. Les 25-64 ans étaient également deux fois plus anxieux que les plus de 65 ans.

Contrairement à l’impression générale, les tendances de l’anxiété sont restées stables, voire ont régressé chez les 65-75 ans, par rapport à avant la pandémie. Le Pr Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie à l’hôpital Henri-Mondor, s’étonne de ces chiffres, suggérant que si les cas sévères sont plus nombreux, cela ne se reflète pas dans la population générale. Les difficultés financières, un faible niveau d’éducation et la présence d’une dépression ou de pensées suicidaires sont les principaux facteurs associés à l’anxiété. Cette prévalence élevée des troubles anxieux, associée à des inégalités sociales et une forte comorbidité avec la dépression, représente un enjeu majeur de santé publique. Les auteurs du BEH insistent sur la nécessité de faciliter l’accès à l’information et aux soins pour prévenir et prendre en charge ces troubles, en particulier pour les populations défavorisées.